Supercalifragilisticexpialidocious ! Mary Poppins est de retour ! Sauf vents contraires, on devrait pouvoir la regarder tomber du ciel, tout parapluie ouvert, le 26 avril en DVD. Elle est à l’affiche de la suite très attendue du classique de Disney de 1964, signée Rob Marshall. L’occasion de tirer le portrait à cette nounou pas comme les autres.
Photo : © 2017 Disney Enterprises inc.
La naissance de Mary
C’est à l’imagination de la plus anglaise des Australiennes, Pamela Lyndon Travers, que l’on doit la naissance de Mary Poppins. C’est elle qui couche sur le papier et publie pour la première fois en 1934 les aventures de cette étonnante gouvernante farfelue et magicienne, atterrissant un beau jour à Londres, accrochée à son parapluie et portée par les vents d’Est. À l’époque, la réception du livre dépasse toutes ses espérances, à tel point qu’elle consacrera par la suite sept autres récits à sa nurse providentielle. Huit tomes, donc, publiés entre 1934 et 1989, tous des best-sellers en Angleterre.
Du papier à la pellicule
Trente ans plus tard, l’adaptation Disney réalisée par Robert Stevenson, avec la jolie Julie Andrews et le facétieux Dick Van Dyke en tête d’affiche, sera également un immense succès. Le livre, Walt Disney le découvre dans les années 1940 grâce à ses filles. Pour la petite histoire (la légende ?), c’est poussé par leur enthousiasme et leurs rires, alors que ses enfants découvrent le roman, qu’il leur aurait promis d’en faire un film… Mais le projet aurait pu ne jamais voir le jour tant les tractations entre P.L Travers et Walt Disney s’avérèrent épineuses. Un euphémisme lorsque l’on sait que Travers se montra longtemps opposée à toute idée d’adaptation. Il faut dire que la Mary Poppins de Disney, charmante et sympathique, est à des années-lumière de celle de Travers qui la définissait elle-même comme « acerbe, tranchante, rude, entière et futile ».
Aussi, pendant près de vingt ans, l’écrivain résistera aux assauts répétés du producteur américain, avant de finalement lui céder les droits, contrainte par une situation financière personnelle pour le moins délicate. Le soir de la première, P.L Travers s’effondrera en larmes, se sentant comme dépossédée et trahie… Cette genèse contrariée, les studios Disney nous en révélaient il y a peu les secrets dans le film de John-Lee Hancock, Dans l’ombre de Mary – la promesse de Walt Disney, avec Emma Thompson dans le rôle de P.L Travers et Tom Hanks dans celui du célèbre producteur.
Mary en héritage
Reste qu’aujourd’hui, Mary Poppins made in Hollywood compte parmi les grands classiques du cinéma et de la comédie musicale. Tous les enfants, de génération en génération, adorent ce petit bout de femme au parapluie à tête de canard, à la valise sans fond et à l’optimisme inébranlable. Des enfants pour certains devenus grands qui n’hésitent pas à revisiter l’aventure. À l’instar d’Hélène Druvert et de son beau livre Un petit tour avec Mary Poppins, merveilleusement illustré tout en découpes laser. Et en 2010, les éditions du Rocher rééditait le second tomes de P.L. Travers intitulé Le Retour de Mary Poppins…
Et c’est ce même deuxième roman qui sera, pour bonne part, à la base du film de Rob Marshall en salles fin décembre 2018. On y découvre un Michael et une Jane Banks devenus grands. Frappés par un coup du sort, ils s’en remettront une nouvelle fois à la magie bienveillante de leur super-nounou d’enfer…
Si P.L. Travers doit se retourner dans sa tombe, elle qui, à sa mort en 1996, avait clairement signifié dans son testament son interdiction absolue de voir à nouveau l’un de ses ouvrages porté à l’écran, on ne peut cacher pour notre part notre curiosité et notre excitation à l’idée de voir à nouveau descendre du ciel notre chère Mary.
D’autant que côté casting, la relève semble prometteuse avec Emily Blunt dans le rôle titre et Lin-Manuel Miranda jouant les allumeurs de réverbères en lieu et place de Bert le ramoneur. Ben Whishaw et Emily Mortimer interprèteront Michael et Jane Banks. Meryl Streep sera également de la partie dans le rôle de Topsy, la cousine de Mary Poppins et Colin Firth sera William Weatherall Wilkins, le mari de Jane… Une très jolie brochette, donc, qui nous fait penser que cette suite, n’en déplaise à P.L. Travers, sera un tout aussi joli cadeau de noël.
