Mise en scène par Anne-Marie Etienne et jouée au Vieux Colombier en 2015, la pièce est reprise au Théâtre Antoine. Un texte très fort mais qui ne serait rien sans la qualité de jeu des interprètes.
Un passé théâtral
Deux souvenirs poignants me reviennent à l’évocation du titre de la pièce de Mark Medoff. Tout d’abord le film de Randa Haines sorti en 1986 avec l’incroyable Marlee Matlin (qui remporta l’Oscar pour le rôle) et surtout William Hurt dont je tombais immédiatement très amoureuse.
Le film m’avait vraiment secouée. Et ensuite l’émouvante remise du Molière en 1993 à Emmanuelle Laborit, lorsque la pièce fut montée à Paris. Dans ces deux présentations, qui ont fait connaître la pièce au grand public, le rôle principal est joué par une actrice sourde.
Un vent de renouveau
Dans la pièce montée par la Comédie Française et accueillie par le Théâtre Antoine, les comédiens sont tous bien entendants, et le résultat est admirable de sincérité et d’émotion. Il a fallu un apprentissage colossal aux comédiens pour mémoriser la langue des signes et le résultat est clairement crédible.
Car c’est le sujet de la pièce : une histoire d’amour entre une jeune sourde de naissance et son orthophoniste. Ils se marient, et leur vie commune inhabituelle pour la communauté des sourds, devient houleuse lorsque Sarah refuse catégoriquement d’essayer de parler ou en tout cas de communiquer autrement que par la langue des signes.
Son mari James ne comprend pas cette obstination qui n’entraîne que souffrance et incompréhension dans leur foyer.
La distribution est parfaite, dans les différents rôles notamment Elliot Jenicot et Anna Cervinka sont les deux comédiens qui incarnent des élèves du centre.