LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Sylvie B. : « Érythrée, mai 1985 : Hilarion Grigorian, 85 ans, veuf, sans descendance, commerçant et ancien trafiquant d’armes d’origine arménienne, dont la famille vit en Éthiopie depuis 200 ans, commence son journal. «
Asmara et les causes perdues
Le coup de cœur de Sylvie B. (La Varenne St Hilaire)
Érythrée, mai 1985 : Hilarion Grigorian, 85 ans, veuf, sans descendance, commerçant et ancien trafiquant d’armes d’origine arménienne, dont la famille vit en Éthiopie depuis 200 ans, commence son journal.
Le regard d’un vieil homme plein d’humour
Il veut absolument noter pour ne pas oublier, les évènements qui viennent troubler son quotidien. En effet, un humanitaire français Grégoire, s’installe dans sa ville Asmara, pour préparer la création sur le plateau Érythréen d’un camp de réfugiés fuyant la famine. Il s’agit d’un roman, nous partageons le point de vue très distancié, et souvent cocasse, de ce vieil homme, fin connaisseur du pays, qui conserve une certaine admiration pour les européens. Il a un regard extérieur, faussement naïf et souvent malicieux.
Le roman d’un homme de terrain
Dans ce livre Jean-Christophe Rufin, un des pionniers de Médecins sans frontières, mais aussi diplomate et écrivain, nous fait partager une très belle évocation de l’Éthiopie, pays d’origine de son épouse. Il porte également un œil amusé sur les communautés blanches vivant en Afrique. Le conflit éthiopien est symptomatique, on comprend sans pathos, grâce au truchement des personnages, les enjeux de l’aide humanitaire pour les pays concernés, mais également les querelles internes de ces organismes, à une époque où Daesh n’existait pas.
Ce livre nous permet encore aujourd’hui de mieux appréhender ces problèmes complexes, tout en conservant grâce à la forme romanesque, un véritable plaisir de lecture.
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Paru le 13 mars 2001 – 303 pages