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Shurik’n revient avec un album en « Adamant-ium » trempé

10 novembre 2016
Par Grégory
Shurik’n revient avec un album en « Adamant-ium » trempé
©dr

IAM il l’est, IAM il le reste, mais comme Akhenaton, Shurik’n s’offre une parenthèse solo, le temps de nous présenter son troisième album, « Adamant-ium ».

Un tracklisting avec des collab’ parfaitesshurikn

Un nouvel opus solo de Shurik’n, ce n’est jamais quelque chose d’anodin. Fier membre d’IAM, MC légendaire devant l’éternel, il peut aussi se targuer d’être l’auteur d’un classique du rap français, Où je vis, sorti en 1998. Il avait ensuite fallu attendre 14 ans (!!) pour son deuxième opus solo Tous m’appellent Shu. Alors forcément quand s’est annoncé son troisième disque personnel Adamant-ium, un frisson a parcouru l’échine de tous les amateurs de rap français. Déjà parce que Jo revient finalement assez rapidement si on tient compte du passé et surtout que ce projet est réalisé en collaboration avec les producteurs du Camouflage Studio, refuge de Samm du groupe Coloquinte, une référence en termes de son dans le sud de la France. Et c’est peut-être ce qui manquait à Tous m’appellent Shu, des prods au niveau de l’écriture du rappeur marseillais. Et si jamais on avait un doute quant à la densité et la puissance du disque, rappelons que l’Adamantium est le métal indestructible qui fait de Wolverine un surhomme… Vous saisissez le concept ? Fort de 13 titres, le disque est aussi un bon moyen pour Oncle Shu de nous faire plaisir mais aussi de se faire plaisir puisqu’on retrouvera au tracklisting des collaborations avec les français REDK, Faf Larage, Veust, Demi Portion, Samm, Saïd ou AKH mais aussi les rappeurs US Skyzoo et Tragedy Khadafi ! Alléchant non ?

L’alliage parfait du fond et de la forme

Est-il besoin de le rappeler ? Shurik’n est ce que l’on appelle un lyriciste. Il écrit pour dire quelque chose, pas juste pour que ça sonne bien même s’il sait aussi se laisser aller à faire parler sa technique avec un rap nerveux et précis. Et puis, il a beau avoir la carrière qu’il a, son esprit de compétition est toujours aussi fort même si le vétéran phocéen n’a plus rien à prouver. Il suffit d’écouter le morceau Comme à chaque fois pour s’en persuader (si tenté qu’on ait eu un doute…). Car s’il y a bien une chose qui n’a pas évolué tout au long de sa carrière, c’est son niveau. Si le flow, l’écriture ont su se moderniser et s’adapter aux tendances plus actuelles, Shurik’n reste stable dans un critère essentiel : la qualité. A croire que son rap a lui aussi été trempé dans l’Adamantium.

Plus groovy, mais toujours aussi concerné, on peut aussi se casser la nuque sur Un de ces morceaux, sans pour autant shaker son booty. Car Shurik’n envisage toujours le rap comme un art martial, il est précis, ses rimes sont acérées, ses textes ciselés et fluides, le plus souvent au service de thèmes toujours très actuels : le racisme, l’actualité et son cortège de nouvelles désespérantes, le temps qui passe, les addictions… Mais MC dans l’âme, il revient aussi sur son art et l’amour qu’il lui porte et en profite pour montrer que rapper est aussi un plaisir que lui arrive à élever au niveau d’art, n’ayons pas peur des mots. Ce qui « bloquait » un peu sur son précédent opus, c’étaient les prods, pas forcément au niveau. Pas d’inquiétude cette fois-ci. Samm a su trouver le bon dosage, jonglant entre tradition et modernité pour offrir à Jo des prods de qualité qui mettent ses textes et son flow parfaitement en valeur. Résultat, si « Adamant-ium » ne sort que le 2 décembre, nous, on est déjà sur des charbons ardents !

Article rédigé par
Grégory
Grégory
Disquaire
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