Robert Capa disait : « Si ta photo n’est pas assez bonne, c’est que tu es trop loin ». Certes, sauf qu’il n’est pas toujours possible de s’approcher et que dans ces cas-là, un zoom peut s’avérer bien pratique pour prendre des photos à distance. Mais qu’est-ce qui différencie un zoom optique d’un zoom numérique ?
« Zoomons » un peu…
La photographie et plus généralement le monde de l’image, c’est souvent une question de point de vue. On préfère parfois prendre du recul en restant à distance, là où d’autres situations exigent au contraire de se montrer plus attentif aux détails en serrant au plus près son sujet. Que ce soit sur un appareil photo, un caméscope ou même maintenant sur un smartphone, le zoom permet justement de passer aisément d’un point de vue à l’autre, de louvoyer en toute simplicité d’une vision panoramique à un gros plan. Mais il existe deux procédés pour faire varier cette « valeur de plan » : l’un est mécanique, l’autre numérique.
La bonne vieille mécanique du zoom optique
Un zoom optique, c’est un objectif à focale variable, le fait de « zoomer » consistant tout simplement à changer de focale en faisant varier le système optique de votre appareil photo (ou de votre caméra). Par focale, entendez l’angle de champ de l’objectif (pour faire simple). Un zoom optique met donc à votre disposition toute une série de focales différentes, d’angles de champ et de grossissements différents. Ainsi pouvez-vous passer, sans avoir à changer d’objectif, d’une focale « courte » (grand angle) à une focale « longue » (téléobjectif).
Sur un boîtier reflex, cette variation de l’angle de champ s’effectuera via la bague de zoom fixée à l’objectif. Sur les compacts, un bouton T (pour « téléobjectif ») vous permettra de déployer le zoom optique motorisé de l’appareil, là où le bouton W (pour « Wilde », soit « grand angle ») vous permettra de le replier. Il en sera de même pour un bridge. Simplement, doté d’un objectif de taille plus importante, il pourra proposer une amplitude de zoom forcément plus conséquente.
À noter que si, à l’époque, le monde du reflex ne jurait que par la focale fixe, réputée de meilleure facture mais, par définition, dépourvue de zoom, les objectifs à zoom optique actuels proposent une qualité d’image tout à fait remarquable, et ce dès les reflex dits d’entrée de gamme, vendus en kit. C’est vrai pour un 750D de chez Canon comme pour un D5500 de chez Nikon.
Recadrage-débordement
Le zoom numérique est indépendant du système optique et vient souvent en complément du zoom optique de votre appareil compact, bridge ou smartphone (pas de zoom numérique sur un reflex). Il s’agit d’un zoom « virtuel » pris en charge par le logiciel intégré. Mais, à vrai dire, plus que de « zoom », il faudrait plutôt parler de « recadrage » : le logiciel se charge de zoomer sur votre prise de vue, puis de l’étirer en dupliquant (selon un savant calcul) les pixels afin de « boucher les trous », et ce jusqu’à revenir au format initial de l’image.
Les deux font la paire
Si la capacité d’un zoom numérique peut paraître impressionnante (les constructeurs affichant parfois des ratios de grossissement 40x forcément très attractifs), un petit bémol demeure néanmoins : à ce petit jeu de « je recadre, je grossis », la définition de votre image s’en retrouve forcément amoindrie, le zoom numérique n’utilisant qu’une partie du capteur de votre appareil (contrairement au zoom optique). Il s’agit donc de ne pas le pousser dans ses retranchements et de l’utiliser avec modération.
Cela dit, couplé à un zoom optique de plus en plus performant, le zoom numérique peut se révéler être un renfort efficace dans bien des situations. À vous simplement de trouver l’équilibre entre puissance du zoom et conservation des détails de votre image. Et si vous êtes vraiment trop loin, écoutez donc les conseils de Robert Capa : rapprochez-vous !
