Attention au débarquement ! Après son triomphe outre-manche cette pièce de Henry Lewis, Jonathan Sayer et Henry Shields, à l’humour dévastateur et jouissif est judicieusement adaptée pour la scène parisienne et mise en scène par Gwen Aduh…
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So british
Prenez un peu de Thé à la menthe ou t’es citron, pièce « moliérisée », au succès continu et mérité, agrémentez d’humour anglais, de polar à la Scherlock mâtiné d’Agatha Christie, et de délires et situations Monty Pythonesques. Vous obtenez ce plat anglais, savoureux, drôlissime, à vous en faire mal aux zygomatiques, tellement vous allez être pliés en deux de rire devant cette avalanche de gags, de situations burlesques qui s’enchainent non stop pendant 1h45.
De la recette du Thé à la menthe ou t’es citron, la pièce reprend un ingrédient principal : la représentation complètement foireuse d’une pièce qui va aller de mal en pis, de catastrophes en catastrophes hilarantes tout le long de la soirée pour notre plus grand plaisir de spectateur sadique et ravi ! Tandis que nous assistions dans Thé à la menthe… à l’ultime répétition puis à la première d’une pièce montée, il s’agit ici d’un groupe d’amateurs de roman noir anglais qui s’improvisent comédiens pour un soir pour une double parodie du théâtre amateur et du polar.
Catastrophe très contrôlée
Bien sûr rien, mais alors vraiment rien, ne va fonctionner comme il aurait fallu. Nos pauvres comédiens vont s’apercevoir qu’il n’est pas si facile de « faire l’acteur » : entre les accessoires mal placés (séquence hilarante où un vase finit par servir de carnet de notes !), les portes qui ne s’ouvrent pas, la comédienne principale assommée, évanouie en plein spectacle, le texte qui tourne en boucle sans avancer, les éléments de décor qui s’écroulent, les morts qui se font marcher dessus, le faux whisky imbuvable, le cabotinage des comédiens, le texte mal assimilé, de catastrophes en catastrophes, les gags s’enchainent à une allure folle pour finir en apothéose apocalyptique, faisant de ce spectacle, l’un des plus drôles à voir en ce moment à Paris.
Le public marche à fond, ne s’y trompe pas, faisant un triomphe à cette joyeuse bande déjantée d’excellents comédiens, mis en scène au cordeau de façon très précise, très efficace par Gwen Aduh, ce qui est vraiment nécessaire, car ça frôle souvent la cascade de haut vol ! Tous les comédiens font tous preuve d’un talent hors norme (il en faut pour bien jouer les mauvais amateurs) et de capacités physiques étonnantes !
Un grand bravo !
Les Faux British au Théâtre St Georges
Du 2 août au 1er septembre 2018
Texte original : Henri Lewis, Jonathan Soyer et Henry Shields
Adaptation : Gwen Aduh et Miren Pradier
Mise en scène : Gwen Aduh
Distribution (en alternance) : Jean-Pascal Abribat, Christophe de Mareuil (alternance Gwen Aduh) , Dominique Bastien, Aurélie de Cazanove, Michel Crémadès, Henri Costa, Yann de Monterno, Nikko Dogz, Lula Hugot, Jean-Marie Lecoq, Miren Pradier, Michel Scotto Di Carlo, Herrade Von Meier, Sandra Valentin, Yvan Garouel, Virginie Gritten, Yann Papin