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Biga*Ranx nous fait planer avec son Night Bird !

24 février 2015
Par Nicolas M
Biga*Ranx nous fait planer avec son Night Bird !
©DR

A 26 ans, le plus jamaïcain des français revient déjà avec un troisième album studio intitulé « Night Bird ». Véritable invitation au Sound System, Biga Ranx lâche ici un projet audacieux et envoûtant…

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©SébastienMulteau 

Avant toutes choses et pour préparer au mieux ce voyage dans la culture reggae, je vous invite à consulter ce petit lexique qui vous éclairera sur certains termes spécifiques employés tout au long de cette chronique. Vous êtes prêts ? C’est parti.

Fermez les yeux et imaginez-vous quelques secondes dans la peau d’un oiseau. Il est minuit sur Paris, et sous vos ailes se joue un grand Sound System dont le maître de cérémonie n’est autre que Biga*Ranx. Les basses soufflent et leurs vibrations chaleureuses dans l’air vous font planer, vous hypnotisent, tellement que vous voilà en train d’effectuer un vol stationnaire… C’est ainsi l’intention qui semble résider derrière ce « Night Bird« , vous transporter en plein Sound System (vous pouvez rouvrir les yeux au fait).

Votre soirée commence donc par les présentations. Biga Ranx sera votre Dj for the night et compte bien vous faire danser toute la nuit au rythme de sa basse lourde. Ce premier titre annonce d’emblée la couleur de l’opus, à savoir un son très digital et cela n’a rien d’étonnant quand on sait qu’aux manettes se trouve le bien nommé ManuDigital (que l’on avait entendu récemment derrière le nouveau Brahim), son propre frère Atili bandalero et Biga*Ranx lui-même (qui quand il produit signe sous le nom de Telly).

Passée cette entrée en matière, on remarquera que la thématique de la culture Sound System est en toute logique omniprésente à l’image du titre éponyme. Que ce soit pour parler de la profession sur le très ragga I Am a Mc, big up les filles de son audience en compagnie d’un Big Red (Raggasonic) au fast style ravageur sur Sexy, ou encore pour s’insurger contre les haters sur Double trouble, Biga Ranx reste cohérent et livre une copie sans hors sujet. Une mention spéciale est d’ailleurs décernée à la production de ce dernier titre, pour ses puissants et surprenants arrangements électro sur le refrain.

Souvent considéré par les Deejays comme une  « école », le Sound System est effectivement une place de choix pour délivrer des messages. C’est le cas par exemple avec des morceaux comme Prison House qui traite de l’incarcération des innocents ou bien Bossman dénonçant les patrons un peu trop stressants. Pour ce titre tout en douceur, Biga s’est entouré de la belle voix féminine de Hollie Cook, fille de l’ancien batteur des Sex Pistols, et de Prendy qui a déjà participé notamment au  très réussi « Closed Circuit », le dernier projet d’Atili Bandalero.
En matière de featuring, la surprise arrivera néanmoins sur le titre hate, où littéralement toute une armée de Deejays vétérans (tous sexagénaires) viennent « tchatcher » sur le riddim aux côté du très jeune Biga Ranx. Dois-je garder la surprise ?… Vous insistez ? Bon ok, on y trouve U-Roy, U Brown, Big Youth et le mentor Joseph Cotton qui décidément restent dans l’coup après toutes ces années !
Bon, personnellement je trouve le titre un peu trop cool, mais en même temps vu la moyenne d’âge… non pardon je m’arrête là, je n’voudrais pas m’attirer les foudres de ces mythiques « preneurs de mic » !

L’autre surprise de ce « Night Bird », et vous l’avez peut-être déjà capté sur les extraits plus haut, c’est d’entendre Biga*Ranx chanter en Français à plusieurs reprises, chose à laquelle nous n’étions pas trop habitués. Je tiens également pour démo, le single Paris is a bitch, ce dub hypnotique d’où se dégage un truc assez dingue, un peu à la manière de Kingston Chronic qui était présent sur le précédent album. Jugez-en par vous-même.

Voilà maintenant un petit moment que la soirée a commencé. L’aube se pointe. L’heure est venue de ranger la sono et il est temps pour l’oiseau de nuit de se poser. Après l’euphorie du public, l’artiste se retrouve subitement seul et partage ses sentiments à travers le très intime Alone qui conclue cet album…

Alors, au final que retenir de cette virée nocturne ?  Eh bien, Biga Ranx livre ici un projet assez surprenant. Pas vraiment une ambiance ragga hip-hop dynamique et énervé telle que l’on pouvait trouver dans ses précédents albums, ici tout est question de smooth attitude et de légèreté (« Night Bird » contient d’ailleurs moitié moins de titres que « Good Morning Midnight« ) ! Comprenez par-là que l’ensemble est plutôt calme et posé. A l’écoute, cela nous fait davantage penser au style d’un Stand High Patrol, aussi envoutant. Dans son « Brigante Sound System » au parfum de Rub a dub, Biga Ranx parvient donc à faire voler avec brio son « Night Bird ». Une chose est sûre, c’est que cet oiseau-là va encore dépasser les frontières.

Biga*Ranx, Night Bird disponible en CD et vinyle 

=> Pour assister au concert à l’Olympia le 14 mars, réservez vos billets ici

Article rédigé par
Nicolas M
Nicolas M
disquaire passionné de littérature sur Fnac.com
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