Ils viennent d’horizons différents, pop, soul, jazz, mais ils sont réunis par une même admiration pour Nina Simone, qui d’une façon ou d’une autre les a inspirés, influencés. Pour cet hommage, un peu plus de dix après la mort de la musicienne, Verve a réuni dix chanteurs. Chaque artiste reprend un titre de son répertoire, y ajoutant sa patte, sa personnalité, Il serait en effet totalement vain (et sans doute déplacé) de chercher à imiter le style de Nina Simone, inimitable…
Ils viennent d’horizons différents, pop, soul, jazz, folk, mais ils sont réunis par une même admiration pour Nina Simone, qui d’une façon ou d’une autre les a inspirés, influencés. Pour cet hommage, un peu plus de dix après la mort de la musicienne, Verve a réuni dix chanteurs. Chaque artiste reprend un titre de son répertoire, dans le respect mais aussi la créativité, y ajoutant sa patte, sa personnalité, aussi bien dans la façon de chanter que dans les arrangements. Il serait en effet totalement vain (et sans doute déplacé) de chercher à imiter le style de Nina Simone, inimitable…
Si ces dix chanteurs font tous preuve d’un grand talent, il ne faut pas oublier les musiciens qui les accompagnent, citons notamment Bojan Z aux claviers, Cyril Atef à la batterie et le multi instrumentiste Christophe Minck, à la basse ou à la harpe.
L’album commence par Baltimore, magistralement chanté par Lianne La Havas, peline d’élégance. Le Sinnerman de Kezia Jones prend une couleur africaine qui lui va bien. Le grand succès de Screamin’ Jay Hawkins, I put a spell on you, dont Nina Simone a fait une des innombrables reprises a sans doute connu de meilleures versions que celle de Sophie Hunger. La voix aigrelette de Hindi Zahra donne un charme certain à Just say I love him. En cinquième, Gregory Porter, contre toute attente, offre un Black is the color, onirique et raffiné accompagné à la harpe par Cyril Atef, redonnant au titre son côté traditionnel. Olivia Ruiz chante avec nonchalance, sensualité et malice My baby just cares for me, grand succès populaire de Nina Simone. Ben L’oncle Soul est funky et vraiment convaincant dans Felling good. Et le beau vibrato sombre de Melodie Gardot se pose dans Four women sur un accompagnement dépouillé, étrange et vaguement bruitiste, une version originale et créative. Youn Sun Nah lui succède, dans un Plain gold ring, très habité. L’album se termine avec une Camille douce et poétique dans Lilac Wine, qui clôt cet hommage sur une touche pleine de délicatesse et tout en douceur.
Voici un album plein de beaux moments dans lequel les musiciens ont su créer la surprise, offrant parfois une facette méconnue de leur talent. Ne cherchez pas à y retrouver la voix, ou le style de la grande Nina, pour cela, les albums originaux sont préférables. Le grand art de Nina Simone consistait notamment à savoir prendre possession de la musique des autres, la faire sienne, y insuffler son âme, c’est dans cet esprit que les dix chanteurs ont travaillé. Et je dirais qu’ils s’en sont bien sortis.
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