À la fin des années 80, qui aurait pu croire que la Charlene Mitchell, un vrai garçon manqué dans la série australienne Neighbours, allait devenir une des icônes de la mode et que la petite comédienne de soap opera se révèlerait une star de la pop internationale ? Peu de monde. Et ce n’est pas ses débuts avec le trio Stock/Aitken/Waterman, fabricants de tubes ultra-calibrés et ultra-sucrés, qui pouvaient le laisser entrevoir. Découvrez comment Kylie est devenue une star de la pop music.
À la fin des années 80, qui aurait pu croire que la Charlene Mitchell, un vrai garçon manqué dans la série Neighbours, allait se devenir une des icônes de la mode et que la petite comédienne de soap opera allait se révéler une star de la pop internationale ? Peu de monde. Et ce n’est pas ses débuts avec le trio Stock/Aitken/Waterman, fabricants de tubes ultra-calibrés et ultra-sucrés, qui pouvaient le laisser entrevoir.
La carrière musicale de Kylie Minogue commence lors d’un gala de charité où les acteurs de la série Neighbours sont présents, Kylie en tête. Cette soirée-là, elle interprète The Loco-motion (un titre de Little Eva, popularisé ensuite par Grand Funk). Elle scotche tout le monde. Le producteur de l’émission Young talent time (qui l’avait refusée quelques années auparavant et à laquelle participe sa sœur cadette Danni) décide de faire enregistrer une démo à cette charmante petite tête blonde, ultra populaire en Australie. La suite, c’est un enchainement de tubes : I should be so lucky, Je ne sais pas pourquoi, Especially for you (avec Jason Donovan), Would change a thing, Never too late, Hand on your heart, Better devil you know, Step back in time, Shocked, Confide in me,… dont voici quelques extraits en sons et images.
I should be so lucky
Especially for you
Mais soyons honnête. Je ne vous cacherais pas que cette première période n’est pas, à mes yeux, la plus glorieuse de la carrière de l’australienne. Même si certains titres comme I should be so lucky, Hand on your heart, Je ne sais pas pourquoi gardent une belle saveur nostalgique. Cependant, en y regardant de plus près, cette période montre une Kylie Minogue qui, au fur et à mesure, va prendre de l’assurance, de l’indépendance, de la distance (relative certes) par rapport à ses bluettes pour jeunes ados. Kylie, pendant ces années, pose, insidieusement et sûrement les prémices, de ce qui va la faire devenir par la suite la star incontestée et incontestable de la pop.
Car Kylie Minogue est tout sauf une artiste insipide, nunuche comme le laisserait croire la machine Stock/Aitken/Waterman. C’est une artiste qui grâce à son travail acharné, son talent (oui) et son intuition compte aujourd’hui comme une des artistes les plus en vue de la pop et ce malgré des traversées du désert qui ne l’ont rendue que plus forte et audacieuse.
Se sentant donc vite coincée dans cette image de fille sage, chanteuse pour adolescentes, Kylie essaye d’évoluer et de se séparer de cette image. Plusieurs rencontres vont, petit à petit, lui permettre cette métamorphose. D’un point de vue mode d’abord : sa rencontre avec William Baker alors vendeur chez Viviane Westwood à Londres (qui deviendra son styliste pendant des années), son amitié avec Katerina Jebb lui permettent un changement de look vers un style plus chic. Plus tard sa relation avec le photographe français, Stéphane Sednaoui et ses amitiés avec de grands créateurs de mode vont faire le reste.
Musicalement, le changement de Kylie n’apparaît véritablement qu’avec l’album Impossible princess, son meilleur à mon goût. Il y avait quelques prémices dans les albums précédents, Kylie voulant atteindre un public plus adulte, mais c’est sans comparaison avec le tournant indie-pop de cet album où elle s’adjoint des collaborations plus rock comme les Manic Street Preachers. Sa liaison avec Michael Hutchence (qui disait que son passe-temps était de la corrompre) la fait flirter avec le milieu pop/rock mais c’est surtout son duo avec Nick Cave pour le titre Where the wild roses grow sur l’album Murder ballads qui est le déclencheur de cette grande métamorphose. En effet, la chanteuse pop et le rocker ténébreux, poète punk offrent un sublime duo, a priori improbable sur le papier. Mais Nick Cave, sûr de ses choix artistiques et sûr que Kylie Minogue est une vraie artiste pop, a défendu sa décision, expliquant qu’il a toujours aimé Kylie Minogue et « qu’il adore la chanson « Better devil you know », la chanson pop au texte le plus violent » » (Extraits – Instant Mag- Kylie Minogue – Pierre Frageolle). Avec cette chanson, Kylie prend un tournant plus indé et se trouve même une autre manière de chanter, de l’aveu de l’intéressée.
Where the wild roses grow
L’album Impossible princess est donc le résultat musical et visuel évident et flagrant de cette métamorphose. Pour la première fois, Kylie est l’auteure de certaines chansons. Entre titres rock avec leurs flots de guitares et titres plus électro flirtant avec la jungle et drum’n bass, Impossible Princess laisse entrevoir une Kylie libérée, forte et fragile à la fois. Même si cet album n’a pas connu le succès qu’il méritait, il reste un des plus audacieux et le joyau de la discographie de Miss Minogue.
Breathe
Some kind of bliss
Nous sommes à la fin des années 90 et Kylie devient femme, une femme terriblement sexy et sensuelle. Ça y est le papillon est sorti de sa chrysalide et vole à pleines ailes.
Avec Light Years (2000), moins indie, Kylie assume son amour pour le disco et la dance. Sa pop, que certains qualifieront de kitsch, délivre une facette que j’aime beaucoup chez elle : ce côté hédoniste (à ne pas confondre avec de la superficialité), très propre à la culture australienne d’ailleurs. Cet album met de la bonne humeur au corps et à l’âme par les bonnes et saines vibrations qu’il dégage. Light years offre une musique décomplexée et sans prétention. Le single Spinning around (signé Paula Abdul) et son short très, très court annoncent déjà la fièvre qui, par la suite, va enflammer tous les dancefloors.
Spinning around
Your disco needs you
Light Years est un énorme succès, remettant Kylie Minogue en haut des charts et au premier plan médiatique mais ça ce n’est rien en comparaison du raz de marée Fever qui va suivre.
De fièvre, il va être question en 2001 puisque cette année sera le plus gros carton de la demoiselle grâce à son album Fever et ses tubes en cascade. Difficile, en effet, en 2001 d’échapper au tube entêtant, Can’t get you out of my head et ce clip qui, cette fois-ci, dévoile un décolleté plongeant que seule une Kylie peut arborer avec classe. Fever est l’album des superlatifs. Son électro-pop fait mouche aux quatre coins du monde.
Can’t get you out of my head
Love at first sight
Kylie est au top et ne semble pas vouloir s’arrêter. L’album Body language en 2003 offre une pop dansante au côté sensuel très affirmé, musicalement, visuellement mais aussi vocalement. Kylie continue, encore et encore sa métamorphose, se prenant pour Brigitte Bardot parfois.
Slow
Red blood woman
Un évènement va interrompre cette période faste, un cancer du sein dont elle ressort encore plus forte, avec surtout cette constante soif de se réinventer, d’apprendre, de peaufiner sa pop en lui donnant de multiples facettes tout en lui gardant cette marque qui n’appartient qu’à elle. Les albums X (2007) et Aphrodite (2010) en sont des exemples. Certes, le succès de Fever n’a pas été répété, mais difficile de rester si haut. Même une artiste comme Madonna n’y arrive pas, alors …
The One
All the lovers
Ce début d’année annonce le retour de la grande Kylie. Un premier single Into the blue a déjà circulé. Que sera la Kylie version 2014 ? Il faut attendre le 17 mars pour le savoir.
Une chose est sûre, Kylie Minogue est unique. Cette australienne a su s’imposer, petit à petit, par son travail, son audace, son talent, son intelligence, sa plastique parfaite (ça aide dans ce métier), se métamorphosant, se réinventant sans cesse tout en gardant ce qu’elle a de plus précieux en elle, sa véritable sincérité, son humilité (jamais de coups bas) et son amour pour la pop, au sens premier du terme. Même si l’image de Charlene a été définitivement tuée, il reste chez Kylie, ce qui a fait que ce personnage de soap opera a été si populaire : « ce qui fait que les gens l’aiment (Charlene Mitchell), c’est sa simplicité. Elle tenait le rôle d’une jeune garagiste qui se contentait de ce qu’elle était. Charlene était heureuse de passer sa vie dans les boyaux de voitures graisseuses« . (citation de The Guardian – Source Wikipédia). C’est, à mon sens, pareil pour Kylie et la musique pop. Kylie Minogue, kitsch ou branchée, « has been » ou populaire (selon les uns ou les autres), est Kylie tout court. Peu d’égo, Kylie Minogue fait ce qu’elle aime et le partage avec énergie, sensibilité et honnêteté. C’est en grande partie pour cela que j’aime ce petit bout de femme. Sa pop énergisante, décomplexée faisant le reste.
La France a toujours été une terre qui a accueilli cette australienne et inversement Kylie a toujours montré un amour pour notre hexagone. Des bouts de phrase, des mots en français apparaissent dans plusieurs chansons de l’australienne, le titre « Je ne sais pas pourquoi« , « sur la mer » ou « oh, l’amour » dans Loveboat, « vous n’êtes jamais seul, vous savez ce qu’il faut faire, ne laissez pas tomber votre nation, la disco a besoin de vous » dans Your Disco needs you. Elle a choisi Londres mais Paris (et la France) ne sont jamais loin de son cœur. Pas étonnant, qu’elle ait été faite « Chevalier des arts et des lettres », il y a quelques années, elle, notre princesse de la pop music venue du pays Down Under.
Retrouvez toute l’actualité de Kylie Minogue sur http://www.kylie.com/
Attention EVENEMENT, Kylie Minogue sera en dédicace à la Fnac Saint-Lazare le mercredi 19 mars entre 17h30 et 18h30. Cet évènement est uniquement sur invitation, à retirer le matin même à partir de 10h à l’accueil du magasin. Une invitation par personne.
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Article rédigé par
Manue
Disquaire à la Fnac Saint-Lazare
