Critique

Anita O Day est le symbole parfait du Jazz et du Swing

21 mars 2012
Par Vlad
Anita O Day est le symbole parfait du Jazz et du Swing
©DR

D’abord, avant quoique ce soit d’autre, sachez que Anita O’Day est pour moi la plus belle et la meilleure parmi les chanteuses de Jazz : je l’adore. Voilà, c’est clair. Je vais essayer de vous expliquer qui elle est et pourquoi elle est si intéressante…

Pour pouvoir exister à coté de star comme Billie Holiday ou Ella Fitzgerald, il faut avoir une bonne dose de talent et de courage. Anita O’Day n’en manque pas. L’autre chose dont elle ne manque pas, c’est le swing, c’est sa seconde nature. Tout au long de sa longue carrière, le swing sera toujours présent et sera toujours sa qualité principale, car elle le maitrise parfaitement. Moulée par la fluidité du Jazz West Coast et bâtie autour des musiciens phares de son époque (Stan Kenton, Marty Paich , Art Pepper, Frank Rosolino, etc …) Anita O’Day s’est installée comme le symbole du genre, cool certes, mais swing.

Son timbre de voix un peu mat, sans trop de vibrato, charnu et sensuel, pourrait être comparé à celui d’Ella Fitzgerald pour ce qui est du registre (Il faut quand même que je vous la situe un peu). La meilleure façon de la découvrir serait de regarder un merveilleux film que j’adore sur le festival de Newport :  Jazz on a Summer Day, parce que là elle est vraiment sublime tant par son look (son incroyable chapeau) que par sa voix.

Cet album est en fait la conjonction de deux disques (à mon avis ses deux meilleurs) Travlin’ light et All the Sad Young Men. Ils ont été enregistré tous les deux la même année mais sont malgré tout assez différents l’un et l’autre.

Dans Travlin’ Light, elle est, pour une partie, accompagnée et arrangée par Johnny Mandel et pour l’autre accompagnée par le sextet de Barney Kessel (le guitariste). Principalement constitué de standards avec entre autres Don’t Explain, Some Other Spring ou God Bless the Child, cet album est un hommage très relax à Billie Holiday qu’elle révère. Il marque aussi le milieu de sa carrière et est déjà un comeback après quelques vicissitudes que sa vie de musicienne a pu amener. J’avoue apprécier énormément tous les morceaux avec Barney Kessel qui emmène avec lui Ben Webster et Jimmy Rowles, orfèvres du mode relax. Mais bon, les arrangements de Johnny Mandel sont tellement top dans l’autre partie, plus big band certes mais bien cool quand même.

All The Sad Young Men est une toute autre histoire. Bien qu’enregistré à peine six mois plus tard c’est un album beaucoup plus mûr et sophistiqué. Le maitre d’œuvre est la jeune star du moment : Gary McFarland. Il signe quelques compos (One More Miles, Up State, …) mais surtout fait des arrangements de rêves, du sur mesure pour la belle Anita et sa voix chaude. Il ya quand même une chose pas si courante que ça ; l’orchestre va être enregistré chez Rudy van Gelder, New Jersey et la voix sera prise à Los Angeles le mois suivant. Cela n’altère aucunement le rendu final du disque. Vous apprécierez le délicieux piano d’Hank Jones autant que moi j’espère, et également la présence de Phil Woods et Zoot Sims.

Comme vous l’avez remarqué dans mes propos, l’apport des musiciens est essentiel dans les albums d’Anita O’Day. Elle est une des rares chanteuses à épouser aussi bien la musique et se fondre avec les musiciens avec autant de naturel et bonheur. C’est pour ça que je l’aime !

Article rédigé par
Vlad
Vlad
disquaire à Fnac Montparnasse
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