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Apple et Google appelés à protéger les données personnelles des Américaines cherchant à avorter

01 juin 2022
Par Kesso Diallo
Les données collectées peuvent être une menace pour les femmes souhaitant avorter.
Les données collectées peuvent être une menace pour les femmes souhaitant avorter. ©Rena Schild / Shutterstock

Des sénateurs américains ont demandé aux deux géants du numérique de revoir leurs politiques de gestion des données pour leurs magasins d’applications respectifs.

Inquiets du projet de la Cour suprême d’annuler le droit à l’avortement, des élus américains veulent que les données personnelles des femmes qui y ont recours soient protégées. Dans deux lettres ouvertes adressées aux PDG d’Apple et de Google, ils ont invité les deux entreprises à les protéger avec une nouvelle politique régulant leurs magasins d’applications. Ils estiment que l’App Store et le Play Store « doivent empêcher les applications disponibles au téléchargement de s’engager dans des pratiques de données qui peuvent victimiser les personnes qui cherchent ou ont demandé des services d’avortement ».

Les signataires des lettres, dont les sénateurs Elizabeth Warren et Bernie Sanders, s’inquiètent des informations collectées par ces dernières, susceptibles de faciliter le ciblage des personnes cherchant à avorter. « Les applications populaires recueillent des informations spécifiques sur la géolocalisation des utilisateurs, l’historique de navigation, les informations financières, et d’autres types de données », ont-ils déclaré, ajoutant que des données très sensibles liées à l’ovulation et à la menstruation des usagers sont recueillies par celles-ci.

La collecte de données, un danger pour les personnes souhaitant avorter

Les élus craignent qu’une annulation du droit à l’avortement permettent à des procureurs et à d’autres acteurs opposés à cette pratique d’exploiter « l’extraction en ligne de données à partir des applications » dans le but d’empêcher les personnes d’accéder aux services d’avortement ou de les cibler de manière rétrospective. Ils expliquent en effet que des informations sur la fertilité des utilisateurs d’une application ou encore des données de localisation montrant que l’un d’eux a consulté un gynécologue peuvent devenir une « mine de données » pour les acteurs cherchant à nuire ou à intimider les personnes souhaitant avorter.

Ces lettres ne constituent pas la première initiative de la part des sénateurs pour protéger les données personnelles des femmes. Avec des membres du Congrès, ils avaient envoyé une lettre à Google quelques jours auparavant par rapport à la collecte d’informations de localisation. Ils y invitent l’entreprise « à cesser de collecter et de conserver inutilement les données de localisation des clients, pour empêcher que ces informations soient utilisées par les procureurs de droite afin d’identifier les personnes qui ont obtenu des avortements ».

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Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste