Une épaule robotique peut « entraîner » des cellules de tendons pour améliorer les greffes

29 mai 2022
Par Marion Piasecki
Ce robot aide à développer des tendons à partir de cellules.
Ce robot aide à développer des tendons à partir de cellules. ©University of Oxford

La culture de cellules humaines à but médical n’est pas nouvelle, mais stimuler des cellules de tendons pour qu’elles fonctionnent correctement en vue d’une greffe est plus complexe. Des chercheurs de l’Université d’Oxford ont pu trouver une solution à ce problème grâce à une épaule robotique.

La découverte a été publiée cette semaine dans le journal Communications Engineering sous le titre suivant : « Des robots humanoïdes pour entraîner mécaniquement des cellules humaines cultivées dans des bioréacteurs souples ». Plus simplement, ces cellules ne peuvent réellement devenir des tendons que s’ils sont suffisamment exercés, comme lors de mouvements de l’épaule. Ces robots permettent de simuler les mouvements, donc d’aider ces cellules à se développer.

Comment ça marche ?

Jusqu’à présent, les seules stimulations utilisées sur des tendons humains créés en laboratoire étaient de simples extensions, ce qui était insuffisant pour obtenir des tendons aptes à être greffés. En mettant ces cellules dans un bioréacteur souple attaché à une épaule robotique, elles sont habituées à être tendues, pliées, tordues et étirées de la même manière qu’un véritable tendon humain. À raison d’une séance de trente minutes par jour pendant deux semaines, les chercheurs ont observé que les cellules se développaient plus vite et s’exprimaient différemment par rapport aux anciennes méthodes. La prochaine étape consistera à déterminer si ces nouveaux tendons sont réellement de meilleurs greffons que ceux créés dans un bioréacteur traditionnel.

Une bonne nouvelle pour les humains, mais aussi pour les robots

Guérir de blessures de l’épaule, liées à la pratique intensive d’un sport par exemple, reste difficile aujourd’hui. Ce type de tendon créé en laboratoire pourrait amener à soigner les blessures des articulations plus facilement, notamment en créant une articulation robotique identique à celle du patient pour avoir un tendon fait sur-mesure. L’utilisation de bioréacteurs souples associées à des robots permettrait aussi d’améliorer les recherches sur les cellules humaines en les exposant à un stress plus réaliste, ont estimé les auteurs de l’étude.

Cette découverte pourrait aussi faire avancer les recherches sur la robotique, entre autres pour créer des robots humanoïdes plus réalistes et des robots biohybrides.

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Marion Piasecki
Marion Piasecki
Journaliste
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