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Reine de la nuit, Régine s’est éteinte à l’âge de 92 ans

02 mai 2022
Par Apolline Coëffet
Reine de la nuit, Régine s’est éteinte à l’âge de 92 ans
©AGENCE / BESTIMAGE

La chanteuse Régine est décédée ce dimanche 1er mai à l’âge de 92 ans. La femme d’affaires a régné sur le monde de la nuit grâce à ses nombreuses boîtes de nuit. Elle était également connue pour ses interprétations sur les plus grandes scènes du monde.

Femmes d’affaires, chanteuse et comédienne. Régine avait plus d’une corde à son arc. Une polyvalence qui lui a permis de s’immiscer dans le monde de la nuit et de devenir, selon Françoise Sagan, la « reine noire de nos nuits blanches ». Elle s’est éteinte ce dimanche 1er mai à l’âge de 92 ans, a annoncé sa petite-fille Daphné Rotcajg à l’Agence France-Presse (AFP).

Plus d’une vingtaine de boîtes de nuit

Régina Zylberberg, plus connue sous le nom de Régine, est née le 26 décembre 1929 à Anderlecht, en Belgique, de parents juifs ashkénazes. À l’âge de trois ans, ils quittent sa terre natale pour rejoindre Paris, après que son père a perdu la boulangerie familiale au poker. Après la guerre, il ouvre un café, La Lumière de Belleville, dans lequel elle devient serveuse.

C’est dans l’établissement paternel qu’elle se découvre une réelle passion pour la nuit. En 1952, elle est à la tête du Whisky à Gogo, un bar à la mode, situé près du Palais-Royal. En 1956, elle inaugure sa première discothèque, sobrement baptisée Chez Régine. Nichée au cœur de la capitale, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, elle est la première d’une longue série. Tout au long de sa carrière, Régine ouvre plus d’une vingtaine de boîtes de nuit.

Des classiques de la variété

« Mon premier métier, c’était les discothèques. Longtemps, la chanson n’a été qu’un passe-temps. Aujourd’hui, je me rends compte que la scène a été le plus important dans ma vie », avouait Régine à l’AFP en 2020. Femme d’affaires redoutable, elle s’essaye également à la musique dès 1956, sous l’impulsion de Charles Aznavour. Serge Gainsbourg, son ami de longue date, lui signe douze titres irrévérencieux qui lui vaudront un succès sans appel.

Parmi eux, « Les P’tits papiers » (1965), « Ouvre la bouche, ferme les yeux » (1968), « Les Bleus » (1972), « Les Femmes, ça fait pédé » (1978)… « Je suis très fière que certaines soient devenues des classiques de la variété », déclarait-elle, toujours à l’AFP. Mais de tous ces tubes qui font sa renommée, c’est sûrement « La Grande Zoa » (1966), écrit par Frédéric Botton, qui assure sa place dans le milieu. En 1967, l’académie Charles-Cros récompense même la chanteuse pleine d’humour.

Jusqu’à la fin, cet amour de la scène et des paillettes – qu’elle évoque dans ses nombreuses biographies – ne la quitte pas. À 86 ans, la reine de la nuit remonte sur les planches pour une ultime tournée, qui l’entraîne notamment aux Folies Bergères. La retraite ? Elle n’y songe même pas : « Les clubs de bridge avec des gens du 3e âge ? Non, merci, ça ne me fait pas rire », assurait-elle à Paris Match, dans les dernières années de sa vie.

Article rédigé par
Apolline Coëffet
Apolline Coëffet
Journaliste
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