Les avis divergent quant à la prévision de la fin de cette pénurie. Pour le patron d’Intel, le secteur resterait comprimé pendant encore deux ans.
Depuis le début de l’année, les prévisions se multiplient au sujet de la fin de la pénurie de composants électroniques. En février dernier, Foxconn, l’un des principaux partenaires d’Apple annonçait à Bloomberg que les « contraintes d’approvisionnement » se réduisaient, bien qu’elles ne devraient pas être totalement résorbées d’ici à fin 2022. TSMC, un fondeur qui travaille également avec la marque à la pomme, annonçait de son côté que les délais de production deviendraient progressivement plus convenables. Les fondeurs ne dévoilent aucun délai pour un retour à la normale, mais constatent en revanche une tendance plutôt positive.
Le dernier rapport émis par Counterpoint Research, centré sur le marché des PC, rejoint cette hypothèse selon laquelle la pénurie de puces s’essoufflerait en fin d’année. La demande d’ordinateurs serait nettement en baisse sachant que nombre de personnes se sont équipées au début de la pandémie, engendrant ainsi un engorgement au niveau de la production.
Des délais de production raccourcis en 2022, mais un maintient de la pénurie jusqu’en 2024
D’autres professionnels du secteur sont plus prudents quant aux pronostics de retour à la normale. En mars dernier, ASML, un fournisseur de machines pour la fabrication de puces déclarait au Financial Times qu’il faudrait attendre 2024 pour retrouver des délais d’avant crise. ASML atteste en effet qu’il faut accroître la production, et que cela nécessite une certaine organisation et un temps de mise en place pour les nouvelles lignes.
Le PDG d’Intel, Pat Gelsinger, semble être du même avis. Il vient à ce titre de préciser à CNBC « que la pénurie globale de semi-conducteurs va maintenant dériver vers 2024, par rapport à nos estimations précédentes en 2023, simplement parce que les pénuries ont maintenant touché l’équipement et certaines de ces rampes d’usine seront plus difficiles ». Si le marché global serait impacté pendant encore deux ans, Intel commencerait toutefois à sortir la tête de l’eau : « pour la première fois depuis des années, les usines Intel (…) sont sur le point de répondre à la demande de nos clients ».
Malgré tout, les fermetures répétées des usines en Chine liées à la politique de zéro tolérance face au COVID-19 ajoute une incertitude supplémentaire. Au cours du premier trimestre, plusieurs phases de confinements se sont succédées au sein de l’Empire du Milieu, dans des régions industrielles telles que Shenzen. Ce qui décale chaque fois un peu plus le retour à la normale.
