Un seul mot d’ordre, la liberté d’expression des utilisateurs. Mais est-ce vraiment là le seul moteur d’Elon Musk ?
Hier, lundi 25 avril, le Conseil d’administration de Twitter a accepté l’offre publique d’achat du patron de Tesla, SpaceX et Neuralink. Une opération qui marquera probablement l’histoire de la Tech, mais pas uniquement. Twitter est un outil puissant à l’échelle mondiale et peut avoir des impacts majeurs sur les populations et notamment sur les questions géopolitiques. C’est pourquoi, au-delà de la rapidité à laquelle tout s’est dénoué, le monde est désormais en alerte sur les décisions que prendra à l’avenir le nouveau propriétaire de la plateforme.
Elon Musk n’a jamais pu masqué son caractère impulsif, ne permettant ainsi jamais de valider réellement si toutes ses actions s’emboîtent dans un plan de marche bien ficelé ou s’il suit au fil de l’eau son instinct. Comment dès prévoir l’imprévisible ? C’est chose impossible. Ou presque.
Le milliardaire, à la tête d’une fortune personnelle de 274 milliards de dollars selon Forbes, a laissé filtrer quelques pistes sur ses intentions lors de ses dernières interventions.
Sa liberté décisionnelle
Musk l’a fermement répété. Il souhaite pouvoir prendre les décisions qui lui conviennent, sans être contraint par un actionnariat. Il veut tout pouvoir dans le réseau social, sans quoi il ne pourra pas mener à bien sa mission. « Twitter a un énorme potentiel. Je vais le réaliser » avait-il déclaré mi-avril dans sa lettre adressée au board. Il avait bien précisé sa volonté de sortir l’entreprise de la Bourse. Le seul moyen, selon lui, pour la firme de rester debout et de devenir plus rentable qu’elle ne l’est.
La liberté d’expression pour tous
Avant de se lancer dans cette aventure, l’entrepreneur avait évoqué sa volonté de créer son propre réseau social pour parvenir à une véritable liberté d’expression. Dans le communiqué confirmant son rachat, il revient sur ce point et insiste, c’est le « fondement d’une démocratie fonctionnelle ». Plus tôt, le 14 avril lors d’une conférence TedTalk, il s’était exclamé : « Il est très important qu’il y ait une arène ouverte pour la liberté d’expression ».
Or, si aux États-Unis la liberté d’expression constitue le nerf de la guerre, la réglementation est toute autre dans le reste du monde. Sans citer des pays où le peuple a peu ou prou la parole, l’Europe n’a pas la même vision sur ce point qu’Outre-Atlantique. L’Union européenne vient à ce titre d’adopter le Digital Services Act. Il imposera aux géants du numérique, dont les réseaux sociaux Twitter, Facebook, Instagram et TikTok une modération surveillée. Aussi, même si Musk n’aura pas à se confronter à des actionnaires pour guider son réseau, il sera tout de même contraint par la législation.
Un système plus ouvert avec de nouvelles fonctionnalités
Suite à l’accord du board pour son rachat de Twitter, l’homme d’affaires a annoncé que le code du réseau social deviendrait open source afin d’accroître la confiance des utilisateurs. Il a également précisé qu’il lutterait contre les spambots, ces comptes automatisés, afin que seules de « vraies » personnes puissent tweeter.
Plus tôt, il avait émis l’idée de permettre la modification des tweets. Il ne s’agissait toutefois que de corrections mineures, visant par exemple à supprimer des fautes. Un sondage avait été lancé en ce sens et 70% des personnes avaient répondu favorablement à une telle mesure.
Il reste désormais à valider si de telles initiatives verront le jour et sous quel délai.