Le cinéaste iranien a été reconnu coupable de plagiat par le tribunal de Téhéran à propos de son dernier film en date, Un Héros, lauréat du Grand Prix du Jury au festival de Cannes 2021. Le film se serait largement inspiré du court-métrage de l’une de ses étudiantes.
Asghar Farhadi est un éminent représentant du cinéma iranien, connu pour des films tels qu’À propos d’Elly (2009), Une Séparation (2011), qui a reçu entre autres l’Oscar du meilleur film international, Le Passé (2013), Le Client (2016) – également récompensé aux Oscars – ou plus récemment Un Héros. C’est pour ce dernier que le metteur en scène a récemment été accusé de plagiat par l’une de ses anciennes étudiantes, Azadeh Masihzadeh. Le réalisateur oscarisé se serait approprié son court-métrage documentaire All Winners All Losers, réalisé dans le cadre d’un atelier en 2015.
Dans le cadre de cet atelier de cinéma, le réalisateur avait sélectionné pour ses étudiants une série d’histoires vraies rapportées dans la presse. Le réalisateur a toujours reconnu qu’Un Héros se basait sur la même histoire vraie que le court-métrage en question mais affirme également avoir fait ses propres recherches pour l’écriture de son film. Par le passé, la réalisatrice a déclaré avoir construit son court-métrage autour d’un récit déniché par ses soins, et non par Farhadi.
En 2019, le réalisateur iranien aurait ainsi poussé l’ex-étudiante à signer un document lui attribuant l’idée du court-métrage avant de se lancer dans la production du film. Interrogé à ce propos par Le Monde lors de la sortie d’Un Héros en décembre dernier, le cinéaste n’avait répondu que très succinctement : « (…) L’affaire suit un cours juridique. C’est une idée que j’ai proposée et tous les travaux des étudiants se basaient sur des histoires publiques dont il était déjà question dans la presse ». Après avoir rejeté la plainte en diffamation d’Asghar Farhadi à l’encontre de la réalisatrice de All Winners All Losers, le tribunal aurait à présent reconnu le réalisateur coupable de plagiat. D’après The Hollywood Reporter, le jugement est irrévocable et le réalisateur pourrait avoir à reverser les bénéfices de son film à la plaignante – le film a rapporté à ce jour 2,5 millions de dollars dans le monde – voire écoper d’une peine de prison.
De son côté, l’avocat d’Asghar Farhadi a écrit sur son compte Instagram que la décision rendue par le tribunal n’est pas définitive et que « l’affaire sera d’abord réexaminée devant la deuxième cour pénale et ensuite devant la cour d’appel ».