Il pourrait bientôt être possible d’envoyer un iMessage à un utilisateur de WhatsApp et inversement. C’est du moins l’objectif du Digital Market Act en cours d’adoption par l’Union européenne.
L’Union européenne vient de lever le voile sur le Digital Market Act (DMA), qui vise à limiter les pratiques anticoncurrentielles des géants de la tech. Elle veut offrir plus de possibilités aux utilisateurs et permettre à de nouveaux acteurs d’entrer sur le marché, y compris s’il s’agit de petites entreprises, ce qui est aujourd’hui quasiment impossible.
Après de longues heures de débats, les législateurs ont statué sur l’arrivée d’une interopérabilité entre les services de messagerie, parmi lesquels figurent les incontournables WhatsApp, Messenger et iMessage. L’objectif est de pousser les Gafa à ouvrir leur système et à permettre notamment aux utilisateurs de passer par une plateforme tierce, sans qu’une telle procédure ne constitue un risque pour la sécurité de leurs données.
Laisser le choix à l’utilisateur devient une priorité
En complément, les législateurs souhaitent qu’il soit possible d’envoyer un message depuis une plateforme vers une autre, c’est-à-dire par exemple d’envoyer un iMessage à une personne qui utiliserait WhatsApp. Comme le précise à ce titre l’Union européenne dans un communiqué : « Les utilisateurs de petites ou grandes plateformes pourraient alors échanger des messages, envoyer des fichiers ou passer des appels vidéo via des applications de messagerie, leur donnant ainsi plus de choix. » Chacun pourrait donc opter pour l’application qui lui apporte les fonctionnalités dont il a besoin, plutôt que de porter son choix sur le fait que telle ou telle plateforme soit adoptée par le plus grand nombre.
Des sanctions financières lourdes
Une telle loi ne s’appliquera qu’à des multinationales telles qu’Apple et Meta. Seules les entreprises ayant une capitalisation boursière de plus de 75 milliards d’euros ou un chiffre d’affaires annuel d’au moins 7,5 milliards d’euros, et qui, de surcroît, rassemblent plus de 45 millions d’utilisateurs actifs par mois ou 10 000 membres professionnels par an seront concernées.
Sous peu, le Parlement et le Conseil européens devront se prononcer sur ce texte. Après validation, les firmes concernées auront six mois pour se mettre en conformité. En cas de manquement, l’amende pourra atteindre 10 % du chiffre d’affaires mondial et 20 % en cas d’infractions répétées.
Apple et Meta doivent donc se pencher dès à présent sur cette problématique. WhatsApp, Messenger et Instagram sont en cours d’harmonisation et Meta a prouvé qu’il était possible pour ces trois plateformes de proposer une interopérabilité. Il ne reste plus qu’à l’ouvrir sur l’extérieur.