Les entreprises de la tech, dont les réseaux sociaux, répondent chacune à leur manière à l’invasion russe en Ukraine : certains bloquent les comptes des médias russes, d’autres interdisent l’accès à leurs services en Russie par exemple. TikTok et Snapchat ont à leur tour réagi.
Après Facebook, Twitter et Youtube, c’est maintenant à TikTok et Snapchat de limiter leurs fonctionnalités face au conflit en Ukraine. Le premier pour ne pas subir les nouvelles lois russes sur la désinformation, le second pour protéger les Ukrainiens.
TikTok interdit aux Russes de publier des vidéos
Suite à l’interdiction de diffusion de Sputnik et RT dans l’Union européenne, on pourrait croire que TikTok veut empêcher les Russes de publier des vidéos pour éviter la propagande. En réalité, l’application chinoise veut préserver la sécurité de ses utilisateurs en Russie, visés par une loi sur la désinformation. Le gouvernement russe a en effet promulgué la semaine dernière une loi qui stipule que la diffusion de fausses informations sur l’armée russe sera passible de 15 ans de prison si elles ont des « conséquences graves ».
TikTok a ainsi expliqué sa décision sur Twitter : « Dans le contexte de la nouvelle loi russe sur les « fake news », nous n’avons pas d’autre choix que de suspendre la diffusion en direct et les nouveaux contenus sur notre service vidéo pendant que nous examinons les implications de cette loi en matière de sécurité. » La messagerie continue néanmoins de fonctionner en Russie.
Snapchat désactive une fonction de « Snap Map » en Ukraine
« Par mesure de précaution, nous avons temporairement désactivé la « heatmap » de Snap Map pour les Snaps publics en Ukraine, » a annoncé Snapchat sur Twitter le 5 mars. Cette fonction, sous forme de carte du monde, montre la localisation des Snaps publiés et où ils sont le plus nombreux. Snap Map aurait donc pu divulguer la position d’Ukrainiens et compromettre leur sécurité.
Pour la même raison, Google Maps et Apple ont cessé de mesurer le trafic en temps réel dans le pays. Le professeur Jeffrey Lewis du Middlebury Institute avait en effet pu témoigner du début de l’invasion russe le 24 février en remarquant des embouteillages à la frontière entre la Russie et l’Ukraine sur Google Maps, associé à l’utilisation d’images satellites qui montraient des véhicules blindés russes. « Les données de trafic ne viennent probablement pas de soldats qui ont un smartphone, a-t-il précisé sur Twitter. Cela viendrait plutôt de civils bloqués à des barrages routiers. »
Google a également arrêté de donner des informations sur le niveau de fréquentation des magasins et lieux publics pour protéger les civils.