Le studio Village Roadshow Entertainment, co-producteur de Matrix Resurrections, a déposé plainte contre Warner Bros suite à la sortie simultanée du film en salles et sur la plateforme de streaming HBO Max.
Matrix Resurrections, film sacrifié par Warner ? C’est ce qui semble motiver la plainte de Village Roadshow Entertainment, coproducteur du quatrième volet de la saga culte Matrix lancée par les soeurs Wachowski en 1999. Malgré le prestige attaché à la franchise, Matrix Resurrections n’a pas rencontré le succès escompté lors de sa sortie en décembre dernier, ne récoltant « que » 153 millions de dollars au box-office mondial pour un budget hors promotion estimé à 190 millions de dollars. Face au naufrage du film, Village Roadshow a ainsi porté plainte pour violation de contrat, avançant que Warner Bros aurait dû notifier le studio avant la diffusion le film sur la plateforme de streaming HBO Max. Un sort controversé et réservé à tous les films Warner prévus en 2021 pour remédier à la crise sanitaire, dont des blockbusters attendus comme Dune (Denis Villeneuve) ou The Suicide Squad (James Gunn).
Une stratégie qui avait notamment précipité la fin de la collaboration historique du studio avec Christopher Nolan (Inception, The Dark Knight, Interstellar), autour de la sortie mouvementée de Tenet. Denis Villeneuve, qui s’attèle actuellement à la deuxième partie de Dune, avait également fustigé cette décision en la qualifiant de « menace pour le cinéma ».
D’après les informations rapportées par le Wall Street Journal, la plainte de Village Roadshow, déposée le lundi 7 février à la Cour Supérieure de Los Angeles, reproche à WarnerMedia d’avoir avancé la sortie du film au mois de décembre pour gonfler son nombre d’abonnés à HBO Max en période de fêtes « en dépit du fait que cela décimerait les recettes du film au box-office et que cela priverait Village Roadshow des mêmes retombées économiques que Warner Bros et ses affiliés ». Pour sa part, Warner Bros considère qu’il s’agit d’une « vaine tentative de Roadshow d’éviter ses engagements contractuels de participer à l’arbitrage commercial dont nous leur avons fait part ». En tout cas, la saga n’est pas loin d’être définitivement enterrée.
Ce litige rappelle par ailleurs le différend entre Scarlett Johansson et Disney au moment de la sortie de Black Widow en juillet dernier au cinéma et sur Disney+. L’actrice, dont le contrat prévoyait un pourcentage des recettes sur la sortie du film en salles, s’estimait lesée par la sortie simultanée du film sur Disney+. Les deux partis étaient finalement parvenus à un accord à l’amiable, chiffré à plusieurs dizaines de millions de dollars.