Beyond relance une saga culte et révèle les capacités de la Switch 2 tout en restant jouable sur la Switch. Les premiers tests saluent son atmosphère et son ambition visuelle, mais pointent des choix de game design plus discutés.
Dix-huit ans après Metroid Prime 3, Samus Aran est de retour avec Metroid Prime 4 : Beyond. Relancé en 2019 par Retro Studios, après une première annonce restée longtemps sans suite, le jeu paraît sur Nintendo Switch et Switch 2, une sortie à cheval entre deux générations. L’essentiel n’a pas changé : une aventure dense, un sens de l’atmosphère et un goût prononcé pour la solitude interstellaire.
Viewros, nouvelle frontière des Prime
Propulsée sur Viewros, Samus enchaîne fouilles, scans et affrontements. Le jeu introduit des pouvoirs psychiques, un véhicule polymorphe et un système de progression pensé pour accueillir les nouveaux venus. Sur Switch 2, la finesse des textures, la fluidité renforcée et un mode de visée inspiré de la souris donnent à l’exploration une souplesse inédite.

The Guardian (4 sur 5) salue « une aventure de science-fiction rétro à l’atmosphère envoûtante, totalement affranchie des conventions du jeu vidéo moderne ». Le journal célèbre également « Samus, l’héroïne la plus cool de Nintendo », magnifiée par la lumière violette de ses nouveaux pouvoirs. Jeuxvideo (17 sur 20) évoque quant à lui « une surprise visuelle de la Switch 2 », vantant des paysages qui « marquent durablement ». Le Journal du Geek (7,5 sur 10) parle enfin d’une « claque visuelle ».
Que reproche-t-on à Metroid Prime 4: Beyond ?
Globalement, la structure reste limpide : exploration, donjons, acquisition de nouveaux pouvoirs, retour sur ses pas. Jeuxvideo décrit « une boucle qui encourage l’observation » tandis que The Guardian retrouve « le rythme paisible de l’exploration, interrompu par des explosions frénétiques ».

Les réserves se cristallisent autour de deux aspects. Le premier concerne le désert central, pensé comme un hub, mais perçu comme un frein. The Guardian parle d’un espace « désespérément vide », Numerama (6 sur 10) d’un jeu « embourbé entre deux générations » tandis que Gamekult (6 sur 10) y voit « un énorme défaut dont on ne pourra pas passer outre ».
La présence plus marquée de compagnons interroge également. The Guardian juge l’ingénieur MacKenzie « vraiment exaspérant », quand Le Journal du Geek estime que son humour « casse l’immersion » et atténue la solitude si caractéristique de la série.
Une œuvre ambitieuse
Les critiques s’accordent toutefois sur une évidence : Metroid Prime 4: Beyond est une proposition forte, parfois magistrale, parfois contrariée par des choix moins inspirés. Gamekult résume ce paradoxe, évoquant « une proposition techniquement très au point, mais qui n’est pas à la hauteur des grandes attentes ». Le Journal du Geek parle d’un « bon jeu avec de mauvaises décisions ». Entre fidélité et renouvellement, Viewros devient ainsi le théâtre d’un retour à la fois spectaculaire et fragile, où la grandeur de la saga réapparaît par éclats.