Critique

Baptiste Lecaplain, animation, aventure… On a vu le nouveau film Disney, Zootopie 2

26 novembre 2025
Par Sophie Jacquier
“Zootopie 2”, en salle le 26 novembre.
“Zootopie 2”, en salle le 26 novembre. ©The Walt Disney Company France

Neuf ans après le premier volet de Zootopie, les policiers atypiques Judy Hopps et Nick Wilde sont de retour sur grand écran pour une suite haute en couleur. Nouvelle enquête, nouveaux méchants, et un nouveau personnage en tête d’affiche : Gary De’Snake, doublé en français par Baptiste Lecaplain, que L’Éclaireur a pu rencontrer durant une séance d’enregistrement.

C’est dans les studios de doublage Dubbing Brothers que nous avons rencontré pour la première fois le serpent Gary De’Snake. Doublé par le comédien Baptiste Lecaplain, ce nouvel animal rejoint l’équipe de la franchise bien-aimée, Zootopie. Le film d’animation Disney, sorti en 2016, met en scène des animaux qui parlent, dans une ville où toutes les espèces coexistent… à l’exception des reptiles.

Le premier film, déjà culte – il remporte en 2017 l’Oscar du meilleur film d’animation –, l’est aussi pour Baptiste Lecaplain. « J’ai vu Zootopie pour la première fois au cinéma et, depuis, j’ai du le revoir une dizaine de fois avec mes enfants. […] J’ai toujours voulu doubler pour Disney, mais jamais je n’aurais pensé que ça serait pour un film aussi gros que celui-ci ! »

Dans le studio 5, il prête sa voix à un petit serpent bleu. Toute la cabine de doublage est silencieuse pendant l’enregistrement. Bruits de bouche, onomatopées, déclarations émouvantes : coaché par Emmanuel Jacomy, célèbre comédien de doublage, Lecaplain se donne à fond pour jouer au mieux ce nouvel arrivant.

Le secret des reptiles

Car Gary De’Snake est le point de départ de la nouvelle enquête de Nick et Judy. L’intrigue se déroule juste après la fin de Zootopie 1, après que le duo a arrêté la maire corrompue de la ville. Les deux policiers doivent encore faire leurs preuves au sein de leur brigade, et s’emparent donc de cette mystérieuse affaire reptilienne.

Gary De’Snake, « pièce maîtresse de l’intrigue » de Zootopie 2, est un personnage qui tient à cœur à Baptiste Lecaplain. Victime d’énormément d’injustices, il le décrit comme « gentil, mignon et vulnérable ».

Gary De’Snake dans Zootopie 2.©The Walt Disney Company France

Les reptiles, absents de Zootopie depuis sa création, vivent en cachette dans des zones reculées de la ville. Dans cette suite pleine de rebondissements, l’un deux, Gary, un crotale au regard de chien battu, tente de rétablir la vérité sur la raison de leur exclusion.

Disney apporte beaucoup de nuances dans les messages moraux qui parsèment le film. Le serpent, dédiabolisé, est un justicier tempéré. Gary doit se battre pour exister, et se bat même pour toute une communauté – sans pour autant devoir porter tout le poids de cette mission sur ses « épaules » de reptile… Ainsi, Nick et Judy n’hésitent pas à mettre leur carrière en péril pour l’aider, non sans certains désaccords !

Un duo en péril 

C’est sur la cohésion du duo que les réalisateurs Jared Bush et Byron Howard insistent dans cette suite. Thérapie de binôme, contradictions naissantes, réputation professionnelle : le lapin et le renard font face à de nombreux obstacles pour mener à bien leur objectif.

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Car, si Nick et Judy semblent être en parfaite symbiose, la communication sincère et honnête manque cruellement lors de leurs escapades. C’est en ça que cette suite apporte une réelle profondeur à ces deux personnages. Zootopie 2 marque le temps des aveux.

Nick évoque son utilisation excessive de l’humour et du second degré, qui comblent une vie entière de solitude, là où Judy avoue avoir le syndrome du « lapin-héros », terrifiée à l’idée de décevoir son espèce entière. Disney aborde le sujet de la santé mentale avec subtilité, après l’avoir déjà fait brillamment dans Vice Versa (2015).

Dans cet opus, Nick et Judy découvrent donc de nouveaux aspects de leurs personnalités respectives, et apprennent vraiment à se connaître au cours de leur mission. En mettant l’accent sur leurs différences, leur duo devient plus fort.

Place à l’audace

« Par rapport au premier, Disney a monté les curseurs de façon vertigineuse. Il y a beaucoup plus de scènes d’action, des scènes extrêmement drôles, des moments émouvants et des références incroyables. C’est très malin et rempli de clins d’œil », affirme Baptiste Lecaplain.

Nick et Judy dans Zootopie 2. ©The Walt Disney Company France

En effet, les références, déjà nombreuses dans le premier volet, sont dissimulées un peu partout dans cette suite. De Ratatouille (2007) au culte Shining (1980), Zootopie 2 comporte de nombreux clins d’œil au 7e art. Et ce ne sont pas les jeux de mots qui manquent. Des deux amis zèbres surnommés les « zebros » au festival « Burning Mammifère », le ton humoristique déjà bien présent dans le premier film est d’autant plus marqué dans le deuxième.

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Le long-métrage mêle parfaitement l’univers du premier et les nouveautés que l’on attend dans une suite. Dans Zootopie 2, on retrouve Flash, le paresseux d’une extrême lenteur, mais aussi le guépard bedonnant Benjamin Clawhauser, amateur de beignets. 

L’apparition de nouveaux animaux, notamment des reptiles, ajoute de la richesse à l’univers de Zootopie. La podcasteuse complotiste castor, Nibbles Maplestic, amuse en grignotant du bois à chaque apparition. De son côté, le nouveau maire cheval de Zootopie, Brian Winddancer, en impose. Ancien acteur devenu politique, très imbu de sa personne, il apporte une dimension très risible lors de ses apparitions. 

Nick, Nibbles Maplestic et Judy dans Zootopie 2.©The Walt Disney Company France

Une animation remarquable

Le travail sur l’animation de Zootopie 2 est extrêmement détaillé. On le voit notamment dans les mouvements des oreilles de Judy, qui bougent au gré de ses émotions, ou dans les regards très éloquents de Nick. Au total, 697 personnes ont travaillé sur le film, pour représenter 67 espèces différentes. Pour atteindre un tel réalisme, les animateurs ont observé de près tortues, serpents, lapins ou encore porcs-épics.

« Je suis biberonné aux dessins animés depuis que je suis petit, et j’ai toujours adoré les Disney, parce qu’il y a tout dedans. En grandissant, ils ont réussi à parler de thèmes incroyables : la paternité, le deuil, la vie après la mort, l’adolescence… C’est un vrai guide de vie. »

Baptiste Lecaplain

Le design et l’animation de Gary s’inspirent des serpents emblématiques des anciens films d’animation Disney, comme Kaa du Livre de la jungle (1967) ou Triste Sire de Robin des bois (1973). Les premiers tests d’animation de Gary ont été dessinés à la main par le célèbre animateur Eric Goldberg, connu pour avoir animé des personnages comme le Génie d’Aladdin (1992). Un personnage qui n’avait d’ailleurs pas laissé Baptiste Lecaplain de marbre : « J’ai été marqué par le doublage du Génie dans Aladdin. Je l’ai vu quand j’avais 7 ans et j’ai trouvé ça incroyable. Richard Darbois, le comédien de doublage, fait un travail phénoménal. »

La bande-annonce de Zootopie 2.

Et ce film introduit également tout un univers visuel, le Marché du Marais. Dans cette zone se promènent des espèces aquatiques et semi-aquatiques : dauphins, otaries, morses… Cela permet de développer une nouvelle palette de couleurs aux tons bleu-vert qui ressort vraiment à l’écran. 

Zootopie 2 est une suite réussie, qui coche toutes les cases d’un second volet. Véritable buddy movie, fable anthropomorphique, le film est un parfait équilibre entre comédie, drame et une bonne dose d’action. « Le deux dans toute sa splendeur », comme le souligne Baptiste Lecaplain.

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