HBO Max dévoile ce 14 novembre une série française consacrée à Isabelle de Merteuil, figure culte des Liaisons dangereuses. Plutôt que de suivre fidèlement le récit de Choderlos de Laclos, l’adaptation remonte le temps pour explorer la formation de celle qui deviendra, dans le roman, la marquise redoutée et maîtresse absolue de la manipulation.
Indubitablement, elle fait partie des personnages les plus célèbres de la littérature française du XVIIIe siècle. Aux côtés de Candide de Voltaire, d’Usbek et Rica des Lettres persanes de Montesquieu ou encore de Manon Lescaut de l’Abbé Prévost, comment ne pas mentionner Isabelle de Merteuil, figure culte des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos ?
Déjà incarnée à l’écran à plusieurs reprises, la marquise revient aujourd’hui dans une nouvelle adaptation, entièrement centrée sur son histoire. Plutôt que de rejouer l’intrigue du roman publié en 1782, la série Merteuil, mise en ligne par HBO le 14 novembre, s’en inspire, tout en livrant un préquel consacré à la formation du personnage.
Une réécriture
La série reprend le même cadre – la fin du XVIIIe siècle, l’aristocratie, la guerre silencieuse des apparences –, mais déplace le point de vue. Là où le roman dévoilait Merteuil par ses lettres et ses complots, la série explore les premières humiliations, l’éducation sentimentale et sociale et l’apprentissage de la manipulation. Le parti pris est revendiqué : « C’est un peu le MeToo du XVIIIe siècle », a résumé la réalisatrice Jessica Palud à l’AFP (propos rapportés sur France 24).
Au fil des épisodes, le récit croise les autres piliers du texte de Laclos : Valmont, Cécile de Volanges, Madame de Tourvel… Mais leur trajectoire est remodelée pour accompagner l’ascension d’Isabelle, incarnée par Anamaria Vartolomei. La série étoffe également un personnage secondaire du livre, Madame de Rosemonde, qui devient la véritable initiatrice de Merteuil. Ce déplacement scénaristique invente une transmission féminine absente du roman original, transformant le libertinage en stratégie de survie plutôt qu’en jeu d’orgueil.
Une lignée d’interprètes prestigieuses
La nouvelle série s’inscrit par ailleurs dans une histoire cinématographique dense. Glenn Close reste l’interprète la plus célébrée du rôle de Merteuil dans le film de 1988, suivie par Annette Bening dans Valmont en 1989.
Les déclinaisons contemporaines ont déplacé le cadre sans altérer l’archétype, comme dans Sexe Intentions en 1999, où Sarah Michelle Gellar reprenait le rôle sous le nom de Kathryn Merteuil. Avec Anamaria Vartolomei, la figure se renouvelle à nouveau dans un récit longtemps laissé hors champ.
