Depuis le 7 novembre, Apple TV+ diffuse les premiers épisodes d’une nouvelle création signée par le père du légendaire Walter White. Si quelques similitudes apparaissent, les œuvres se distinguent, partageant surtout un même regard acéré sur la nature humaine.
Après Breaking Bad et Better Call Saul, Vince Gilligan signe son grand retour avec Pluribus, série d’anticipation diffusée sur Apple TV+. Diffusée depuis le 7 novembre, elle imagine un monde postapocalyptique dans lequel l’humanité, unie en une conscience collective, a effacé toute trace d’individualité. On y retrouve la plume acérée du créateur : humour noir, dilemmes moraux et vertiges existentiels. Mais faut-il y voir une nouvelle extension de l’univers de Walter White et Saul Goodman ?
Même lieu, même visage, autre histoire
Malgré des univers radicalement différents, la question s’est posée parmi les téléspectateurs. Car après tout, Pluribus se déroule à Albuquerque (Nouveau-Mexique), le décor emblématique de Breaking Bad, et Rhea Seehorn, interprète de la protagoniste, a également incarné l’avocate Kim Wexler dans Better Call Saul.

Pourtant, Vince Gilligan écarte toute filiation. « Elle n’a absolument rien à voir avec ces deux séries », a-t-il déclaré à NME, avant de compléter : « Et ça va en rebuter certains. Beaucoup de gens regarderont Pluribus par curiosité. (…) Ils regarderont peut-être 20 minutes et diront : “Bah, personne ne se fait tuer. (…) Ce n’est pas pour moi.” Tant pis. Ça me rendra triste, mais ça voudra juste dire que la série n’était pas faite pour eux. »
Une héroïne née de l’admiration
Seehorn ne ranime donc pas Kim Wexler. Elle incarne désormais Carol, une autrice cynique épargnée par la mutation, qui cherche à lutter et à inverser cette société fusionnée. Son rôle a été écrit sur mesure : Gilligan a d’ailleurs imaginé le scénario lorsqu’il réalisait encore Better Call Saul. « C’est une actrice formidable, a-t-il déclaré à Radio Times. Elle est tellement talentueuse, et si gentille et attentionnée. »
Là où Breaking Bad disséquait la dépendance et la morale, Pluribus explore une autre forme d’addiction : celle de la perfection collective. Du laboratoire de méthamphétamine, Gilligan fait un laboratoire biologique puis métaphysique de la nature humaine.