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Discord renforce le contrôle parental sur les comptes d’adolescents : ce qu’il faut savoir

06 novembre 2025
Par Pierre Crochart
Discord renforce le contrôle parental sur les comptes d'adolescents : ce qu'il faut savoir
©Diego Thomazini/Shutterstock

Le réseau social, à l’origine conçu pour les gamers, mais depuis beaucoup plus ouvert, ajoute de nouvelles options bienvenues aux parents soucieux de l’activité en ligne de leurs ados.

Situé un peu entre le réseau social et la messagerie instantanée, Discord compte quelque 200 millions d’utilisatrices et d’utilisateurs actifs par mois. Si un contrôle parental était déjà de la partie, il était jugé insuffisamment calibré pour les adolescents qui, s’ils peuvent accepter qu’un parent monitore leur activité en ligne, tiennent à leur vie privée. Cette nouveauté se fonde donc sur le consentement mutuel et ne permet pas aux parents ou tuteurs de consulter les messages privés de leur enfant.

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Qu’est-ce que le Centre familial pour les adolescents de Discord ?

Discord a mis à jour sa page dédiée aux ados pour refléter les changements qui viennent d’être implémentés. La première étape consiste donc pour le compte enfant à autoriser son parent ou tuteur à surveiller son utilisation de la plateforme. Il doit laisser l’adulte scanner un QR code visible depuis les paramètres de son compte, afin que celui-ci soit visible depuis le Centre familial du parent. Notez que la surveillance du compte n’est pas rétroactive ; seule l’activité du compte après la connexion au Centre familial pourra être consultée par l’adulte.

Cet espace permet plusieurs choses. D’abord, le réglage de quelques paramètres de confidentialité. Le parent peut choisir de qui l’enfant peut recevoir des messages privés (DM). De tout le monde ? De ses ami·es uniquement ? Des membres communs d’un serveur ? Même chose pour les demandes de contact ou la visibilité de contenus 18+, qui peuvent être floutés grâce à un interrupteur dans le centre de contrôle à disposition des parents.

D’un point de vue consultatif, le Centre familial pour les adolescents de Discord donne surtout accès à un tableau de bord permettant de prendre connaissance de l’usage qui a été fait de la plateforme par l’adolescent sur les sept derniers jours. Un tableau liste les nouveaux amis, les nouveaux serveurs rejoints, le temps passé sur chacun d’eux, les minutes à échanger vocalement ou éventuellement les dépenses effectuées sur la boutique intégrée à la plateforme. L’idée est d’encourager la discussion entre le parent et l’enfant si des comportements inquiétants sont constatés, mais pas de surveiller le moindre de ses faits et gestes.

Discord tableau de bord controle parental
Aperçu du tableau de bord du Centre familial.©Discord

Les messages privés le restent

Dans cet ordre d’idées, les parents n’ont jamais la possibilité de prendre connaissance de la nature des échanges de leur enfant avec des tiers. Discord ne partage, dans le Centre familial, que les « métadonnées », c’est-à-dire basiquement le « où, quand, comment, avec qui », mais jamais le contenu. Très prisée par les adolescents (mais pas que), Discord cherche à trouver la ligne de crête idéale entre protection des plus jeunes et climat de confiance envers sa plateforme.

Ce renforcement du contrôle parental sur Discord s’inscrit dans un contexte de durcissement des conditions d’accès à de nombreux services en ligne – notamment au Royaume-Uni, où l’identité des internautes doit désormais être vérifiée avant d’accéder à Discord ou d’autres réseaux sociaux.

En France, ces nouvelles barrières ne sont pas encore en place, ou ne concernent que les sites pour adultes. Mais, sur le sujet, les protecteurs de l’enfance s’opposent aux avocats de la neutralité du Net et de la confidentialité des données. D’autant que le déploiement des services de vérification de l’âge dans certains pays ne s’est pas fait sans accrocs : le photoréalisme du jeu vidéo Death Stranding 2 a permis à de nombreux Britanniques de prouver leur majorité sans avoir à montrer leur véritable visage.

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Article rédigé par
Pierre Crochart
Pierre Crochart
Journaliste