Critique

Imany libère la fureur des femmes dans Woman Deserve Rage

23 octobre 2025
Par Sarah Dupont
“Women deserve rage”, le 23 octobre en magasin.
“Women deserve rage”, le 23 octobre en magasin. ©Imany

La chanteuse et mannequin franco-comorienne livre le 24 octobre son troisième album studio. Seize titres qui racontent les femmes, entre mélancolie, puissance et douceur.

« Women deserve rage. » Avant même la première note, Imany chuchote la phrase qui a inspiré le nom de son nouvel album. Quatre ans après Voodoo Cello, la chanteuse franco-comorienne est de retour avec cet opus attendu le 24 octobre. Seize titres, quelques interludes et un fil rouge : cette rage féminine longtemps contenue, qu’elle transforme ici en chant de libération.

Une voix singulière au service d’une cause

Connue depuis Shape of a Broken Heart (2011) et le tube Don’t Be So Shy, Imany se présente comme une figure à part dans le paysage musical francophone. Ni soul pure ni folk conventionnel, sa musique navigue entre ces rivages, portée par une voix grave, parfois chamanique. On y retrouve la profondeur d’une Tracy Chapman, doublée d’une intensité toute personnelle.

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Dès My Own Story, l’album s’ouvre sur des nappes de synthé légèrement psychédéliques. Un plongeon dans un univers doux et mélancolique, ponctué d’un pont en français – « J’ai fait ce rêve doux et étrange, d’une trêve apportée par les anges. » À sa suite, So Now You Call Me Crazy accélère le tempo : on pense à Amy Winehouse rencontrant les Destiny’s Child dans une boîte londonienne.

Mad, l’explosion attendue

Sommet du disque, Mad incarne cette rage transformée en puissance. Sur fond de breakbeat nerveux proche du drum and bass, le morceau monte en intensité jusqu’à un final libérateur. C’est l’un des moments les plus incandescents de l’album, où Imany s’affranchit de tout carcan pour revendiquer sa propre fureur.

À l’inverse, Rolling Over rompt le rythme : voix quasi nue, puis instrumentation qui s’installe lentement, portée par des sons rétro et synthétiques. Merry Go Round et All Is One reviennent à une forme plus classique, tandis que Just for a Little While fait office de recueillement, entre gospel et lumière.

Des percussions à fleur de peau

Your Funeral s’impose comme une surprise électrisante. Beat puissant, chorus ample, tension dramatique : la voix y trouve une intensité presque physique. Autre point d’orgue de l’album : Why Don’t You, qui se distingue par sa tendresse. Un morceau qui berce, apaisant et mélodieux.

Ponctué de courts interludes où résonnent les voix de femmes, Women Deserve Rage s’écoute comme un hommage à toutes celles qui se relèvent. Celles blessées par la vie, les hommes ou les silences. Imany y mêle gravité et espoir. Si quelques morceaux plus convenus tempèrent l’ensemble, la richesse et la sincérité de l’album en font une belle surprise.

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