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À contre-sens 3 : faut-il voir le nouveau film de la saga adaptée du livre de Mercedes Ron ?

16 octobre 2025
Par Robin Negre
"À contre-sens 3".
"À contre-sens 3". ©Prime Video

Disponible sur la plateforme Prime Video depuis le 16 octobre 2025, À contre-sens 3 vient conclure la trilogie de new romance.

Après un an d’attente, Prime Video propose la conclusion de la saga à succès À contre-sens, inspirée de l’œuvre de Mercedes Ron. Dans ce troisième opus, la relation brisée entre Noah et Nick prend un nouveau tournant alors que les deux protagonistes s’éloignent et avancent dans leur vie.

Tout en conservant son côté légèrement sulfureux, À contre-sens 3 s’en donne à cœur joie dans le genre de la relation conflictuelle et s’amuse à garder ses deux personnages principaux séparés le plus longtemps possible. Mais que vaut réellement cette conclusion ?

À contre-sens 3.©Prime Video

Une recette éculée

Noah et Nick essaient de s’oublier. Acceptant leur rupture, ils évoluent du mieux possible dans leur vie sans pouvoir réellement se passer l’un de l’autre. Utilisant les codes ambigus de la new romance, À contre-sens 3 joue avec les retrouvailles et les séparations. Le film ne s’en cache pas : la saga est faite de bons sentiments, de déclarations passionnées et de scènes sulfureuses. Poussant à son paroxysme la figure de l’homme torturé, mystérieux et solitaire, À contre-sens 3 est une succession de clichés éculés.

On observe Nick et Noah se séparer, se retrouver, coucher ensemble, se séparer à nouveau, dans une succession de situations très problématiques. Nick, personnage détestable, met en place une manipulation malsaine et vaguement passive pour arriver à ses fins. Noah, de son côté, est le stéréotype de la jeune femme amoureuse qui prétend oublier son ex-compagnon, tout en retournant inlassablement vers lui. À contre-sens veut du drame, de l’amour impossible, des tromperies, des regrets, des disputes et des retrouvailles, et se perd dans un excès constant de tous ces éléments.

Faux drame

Pour augmenter artificiellement les enjeux, À contre-sens 3 enchaîne aussi les twists et les retournements de situation. La relation amoureuse à base de « fuis-moi, je te suis » entre Nick et Noah est ainsi alimentée par des considérations extérieures qui menacent un peu plus leur hypothétique histoire.

Vengeance, trahison, tentative de meurtre, chantage, magouilles économiques et politiques… Pour faire croire que tout le film est sérieux, À contre-sens 3 ajoute, à n’en plus finir, des sous-intrigues et des personnages grotesques, pour tomber, dans les 30 dernières minutes, dans la série B la plus totale où plus rien n’a de sens. Le long-métrage a tout du feuilleton dépassé (façon Les feux de l’amour), qui tente de faire exister ses archétypes en enchaînant les poncifs et les (mauvaises) surprises, essayant d’étirer l’intrigue indéfiniment.

La bande-annonce d’À contre-sens 3.

Une fin réussie ? 

Vendu comme une conclusion à la trilogie, À contre-sens 3 pose effectivement un point final à l’histoire entre Nick et Noah. Que cette fin soit heureuse ou pas (les spectateurs le découvriront par eux-mêmes), elle permet de régler toutes les intrigues et fait le lien avec les deux premiers films.

Un constat amer s’impose, in fine : sans jamais être une « belle » histoire d’amour, À contre-sens 3 échoue à tous les niveaux. Le film n’est jamais à la hauteur des genres de cinéma dont il s’inspire. La new romance mérite mieux. Quitte à passer du temps devant cette saga, nous vous recommandons plutôt À contre-sens : Londres

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