L’écrivain hongrois reçoit le prix Nobel de littérature 2025. Auteur de Tango de Satan et de La mélancolie de la résistance, il succède à la Sud-Coréenne Han Kang, connue pour La végétarienne.
Saluant « une oeuvre visionnaire, explorant les confins de la conscience humaine », l’Académie suédoise couronne cette année l’écrivain hongrois László Krasznahorkai. À 71 ans, l’auteur de Tango de Satan et de La mélancolie de la résistance succède à la Sud-Coréenne Han Kang.
Révélé dans les années 1980, Krasznahorkai est une figure de la littérature européenne contemporaine. Traduite dans une quarantaine de langues, son œuvre a été récompensée par le Man Booker International Prize en 2015, le National Book Award for Translated Literature en 2019 et le prix Formentor en 2024.
Né en 1954 dans l’est de la Hongrie, Krasznahorkai a grandi dans un pays encore sous le joug communiste. Il étudie le droit, puis la littérature et se met à écrire dans les années 1980. Son premier roman, Tango de Satan (1985), décrit l’effondrement d’un village plongé dans la boue et la désillusion. Ce texte devient rapidement un classique.
Apocalypse et transcendance
Souvent comparé à Kafka et Thomas Bernhard, Krasznahorkai livre La mélancolie de la résistance (1989), Guerre et guerre (1999) et Le retour de Baron Wenckheim (2016), où il met en scène des personnages pris dans des paysages en décomposition.
Mais l’écrivain hongrois n’est pas seulement le chroniqueur de la ruine : ses séjours en Asie, notamment au Japon et en Chine, à partir des années 2000, ouvrent son œuvre à d’autres horizons. Dans Destruction et chagrin sous le ciel et Seiobo est descendue sur terre, il explore le rapport entre beauté et spiritualité, cherchant dans l’art un antidote à la désagrégation du monde.
Son univers a trouvé un prolongement naturel dans le cinéma. Avec Béla Tarr, il cosigne Tango de Satan (sous le nom original Sátántango) ainsi que Les harmonies Werckmeister (2000) et Le Cheval de Turin (2011).
Han Kang, prix Noel 2024
L’an dernier, le prix avait été attribué à Han Kang, autrice sud-coréenne devenue la première femme asiatique à recevoir le Nobel de littérature. Le comité avait alors salué « une prose poétique intense qui affronte les traumatismes historiques tout en dévoilant la fragilité de la condition humaine ». Romancière et poète, elle est surtout connue pour son ouvrage La végétarienne, publié en 2007, traduit dans plus de 40 langues et lauréat de l’International Booker Prize en 2016.
