Le romancier est de retour en librairie avec un roman basé sur les quatre éléments et abordant les violences contre les enfants. L’Éclaireur revient sur les bonnes raisons de le découvrir.
1 La construction du récit
Les éléments est construit autour des quatre thèmes que sont l’eau, le feu, l’air et la terre. Quatre thèmes pour quatre histoires distinctes, mais connectées, qui offrent à John Boyne la possibilité de livrer un roman expérimental, tout en construisant un récit profond, dense et complexe.
En liant ses intrigues aux éléments, l’auteur réalise un exercice de style passionnant, qui prend sens à mesure que les pages défilent et que les thèmes prennent de la place. Sans jamais transiger avec la force de sa narration pour coller à l’élément invoqué, John Boyle parvient avec fluidité à construire un livre à la portée universelle et intemporelle.
2 Le thème de l’enfance
Depuis le début de sa carrière, John Boyne a souvent écrit sur les enfants. Avec Le garçon au pyjama rayé (Gallimard), il accède à une plus large notoriété, en abordant la Seconde Guerre mondiale depuis le point de vue de l’enfance. Les éléments poursuit cette exploration thématique de l’innocence et a, comme toile de fond, les traumatismes, les violences et les abus envers les enfants.
John Boyne a ainsi écrit le livre à une période où il confrontait son propre agresseur en entamant une action collective avec d’anciennes victimes. Un livre cathartique, donc, qui répond à son propre traumatisme, et dans lequel John Boyne sonde les tréfonds de l’humanité et inspecte la violence et la noirceur.
3 Les différents points de vue
Si l’enfant est au cœur du récit, John Boyne n’hésite pas à varier les points de vue pour développer son thème selon différents prismes. Victime et bourreau sont ainsi les protagonistes d’un livre qui suit autant les innocents que les coupables et qui mêle, dans ses lignes, l’ambiguïté, la culpabilité, le traumatisme, l’incompréhension et la quête de sens.
Les éléments, Prix du roman Fnac 2025, est surprenant de justesse, dans sa capacité à suivre des « mauvaises personnes », tout en essayant de comprendre, profondément, comment l’insensé et l’inexplicable (faire du mal à des enfants) existent depuis toujours et partout. L’exercice de style, passionnant, combiné à la richesse thématique et à la plume talentueuse de John Boyne, fait de ce roman l’un des incontournables de la rentrée littéraire 2025.
