Swipe débarque dès ce 19 septembre sur Disney+. Biopic sur Whitney Wolfe, la fondatrice de Tinder et de Bumble, le film est une plongée dans le monde de la tech et le combat d’une femme pour réussir à inverser les dynamiques patriarcales.
Lily James est une adepte des costumes. Après avoir incarné Pamela Anderson dans la série Disney+ Pam & Tommy (2022), l’actrice britannique est de retour sur la plateforme de streaming avec Swipe, dans lequel elle prête ses traits à Whitney Wolfe, une entrepreneuse américaine, cofondatrice de Tinder et créatrice de l’application Bumble.
Inspiré d’une histoire vraie, le film réalisé par Rachel Goldenberg (Tiny Beautiful Things) nous plonge dans les coulisses de la tech, plus particulièrement dans le monde des applications de rencontres, alors que la plus populaire d’entre elles, Tinder, est sur le point de s’emparer des campus universitaires et du monde. Derrière le logo à la flamme et le système de swipe se cache Whitney Wolfe, une jeune directrice en communication qui va changer la trajectoire de la startup californienne dans les années 2010.

Toutefois, les coulisses de l’entreprise sont parfois aussi redoutables que l’application elle-même. Alors que Tinder reproduit plusieurs schémas patriarcaux déplorables, Whitney Wolfe doit, elle, faire face à différentes formes de harcèlements sexuels. Autant de comportements toxiques qui pousseront l’entrepreneuse à quitter Tinder en 2014 et à fonder Bumble, une application similaire détenue par Badoo, dans laquelle les femmes doivent faire le premier pas.
Tout en expliquant la trajectoire inédite des applications de dating durant les années 2010, Swipe est également un pur produit de l’ère #MeToo à Hollywood. Au cœur des grandes firmes de la tech, le long-métrage déploie un propos important sur le harcèlement sexuel et la masculinité toxique au travail. Comportements abusifs, insultes, menaces ou aveuglement masculin sont autant de schémas montrés dans un film qui, sans révolutionner le genre ni le propos sur l’un des grands basculements des années 2010, continue de dévoiler les ramifications d’un système patriarcal omniprésent.

De Pamela à Whitney
De son côté, Lily James use encore d’artifices physiques pour se glisser dans la peau de son personnage. Après avoir prêté ses traits à Pamela Anderson, l’actrice révélée grâce à Cendrillon (2015) est, à nouveau, le porte-étendard de la cause féministe. En effet, après avoir incarné la star d’Alerte à Malibu (1989), notamment le traitement médiatique subi par cette dernière après que sa sextape avec Tommy Lee a été rendue publique, c’est vers l’environnement de la tech que s’est tournée l’actrice.
Loin d’être méconnaissable dans Swipe, Lily James apporte toute sa puissance à un rôle inspirant qui a révolutionné son domaine, et parvient à se détacher de l’image fracturée de Pamela Anderson.
Cependant, le long-métrage manque de profondeur et, malgré l’hypocrisie qu’il tente de dénoncer, ne dépasse jamais sa fonction de messager propret. Il ne fait pas non plus le choix d’un biopic sophistiqué. Ainsi, difficile d’y voir le nouveau The Social Network (2010) dans lequel David Fincher exposait les débuts de Facebook, mais aussi les failles de son fondateur dans un film de procès complexe et poignant.
« Swipe left » ou « swipe right » ? Si le film met le doigt sur l’hypocrisie d’un monde et son sexisme ambiant, il reste parfois trop inoffensif par rapport à ce qu’il essaie de défendre. Fort heureusement, il peut compter sur le talent de son actrice principale, mais aussi sur celui de Dan Stevens – peut-être le rôle le plus complexe du film – pour séduire les abonnés de la plateforme de streaming. Malgré plusieurs écueils scéniques et scénaristiques, on se laissera donc tenter par cette nouvelle expérience, dès ce 19 septembre sur Disney+, notamment pour ce qu’il tente de dénoncer. C’est un « swipe right » pour nous !