Dans un aéroport abandonné transformé en décor géant, seize créateurs se lancent dans un jeu de traque grandeur nature. Avec ce projet titanesque mêlant cinéma et YouTube, Michou entend repousser les frontières du divertissement en ligne.
Michou a décidé de propulser sa carrière dans une autre dimension. Projetée les 5 et 6 septembre dans plus de 500 salles avant d’être mise en ligne gratuitement sur YouTube à partir du 7 septembre, Terminal, série en quatre épisodes, s’impose déjà comme l’une des expériences les plus ambitieuses portées par un influenceur français.
Après dix ans à fédérer plus de dix millions d’abonnés, le youtubeur devenu star de la génération Fortnite s’offre un format à mi-chemin entre le cinéma et le jeu vidéo, à l’image d’Inoxtag avec Kaizen, qui a marqué les esprits quelques mois plus tôt.
Un Hunger Games version YouTube
Dans un aéroport abandonné transformé en plateau de tournage de cinq hectares, seize créateurs s’affrontent en duos dans un jeu de traque. Pendant 48 heures, ils doivent se cacher, s’allier ou résister à la fatigue pour échapper à une brigade de chasseurs.
Domingo, Rivenzi, Flamby, Inoxtag et d’autres visages familiers se prêtent à cette aventure. Le résultat, pensé comme un « battle royale dans la vraie vie », reprend les codes du blockbuster Hunger Games pour les plier aux logiques de YouTube.
« En vrai, ça fait peut-être trois ans que j’ai ce truc en tête », a confié Michou à France Inter. Pour concrétiser ce rêve, huit mois de production et une équipe de plus de 150 personnes ont été nécessaires. Près de 90 caméras et une centaine de figurants ont investi le décor, pour un budget dépassant largement le million d’euros. À titre de comparaison, une vidéo classique de Michou oscille entre 30 000 et 40 000 euros. « Je n’ai jamais fait un tournage aussi intense et cher », a-t-il reconnu sur NRJ.
YouTube s’invite au cinéma
Au-delà de la production, c’est la stratégie de diffusion qui intrigue. En associant mk2, la série s’est offert une avant-première nationale digne d’un film de studio. « Reconnecter les jeunes au cinéma, c’est notre mission culturelle », a expliqué le directeur général du groupe à VL Media. Dans les salles, des dizaines de milliers de spectateurs se presseront pour découvrir le premier épisode : une expérience collective inédite, qui tranche avec la consommation individuelle des vidéos en ligne, comme le souligne France Culture.
Reste une question : Terminal peut-il devenir un phénomène comparable à Kaizen ? Le documentaire d’Inoxtag, relatant son ascension de l’Everest, avait réuni 300 000 spectateurs au cinéma, engrangé 45 millions de vues sur YouTube et même trouvé sa place sur TF1.
Là où ce dernier exaltait l’effort et le dépassement de soi, Terminal mise sur l’adrénaline et l’action. Deux projets différents, mais une même ambition : prouver que YouTube n’est plus seulement un terrain de jeu, mais un véritable laboratoire de récits.