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Google échappe de justesse au démantèlement et peut conserver son deal avec Apple

03 septembre 2025
Par Pierre Crochart
Google échappe de justesse au démantèlement et peut conserver son deal avec Apple
©RYO Alexandre/Shutterstock

Le géant du Web s’en sort in extremis, mais sera tout de même obligé de se plier à de nouvelles obligations pour satisfaire l’autorité de la concurrence.

Accusé d’abuser de sa position ultradominante pour nuire à la concurrence, Google s’en tire finalement avec une tape sur les doigts. Menacée il y a quelques mois de démantèlement, avec un Chrome qui a attiré les convoitises des géants de l’IA comme Perplexity ou OpenAI, la firme de Mountain View peut souffler.

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Google n’a plus à se séparer de Chrome

La décision de justice, très attendue, a finalement été rendue ce mardi 2 septembre par le juge fédéral Amit Mehta. Pour lui, l’option d’une dissolution de Google était « extrêmement compliquée et très risquée », mais il ne balaie pas les accusations antitrust à l’encontre de l’entreprise américaine – qui vient tout juste de lancer ses nouveaux smartphones.

Alors, sorti d’affaires, Google ? Pas tout à fait. D’autant que ce n’est pas la première fois que le géant du Web est accusé d’abuser de son poids dans le domaine de la recherche en ligne pour favoriser ses produits. Et ce ne sera sans doute pas la dernière. À plus forte raison que le tribunal a finalement jugé conforme l’une des critiques les plus épineuses du procès : le versement annuel d’environ 20 milliards de dollars à Apple et Samsung pour que Google soit le moteur de recherche par défaut sur leurs smartphones respectifs.

« La suppression des paiements de Google entraînerait presque certainement des préjudices importants, voire paralysants dans certains cas, pour les partenaires de distribution, les marchés connexes et les consommateurs », précise le jugement. En effet, certaines entreprises dépendent lourdement de l’argent versé par Google pour griller la file. C’est notamment le cas de Mozilla, dont le développement de Firefox (paradoxalement un concurrent de Chrome) dépend énormément des chèques du géant américain.

Des partenariats scrutés de près

Si Google échappe finalement au pire, l’entreprise est désormais sous haute surveillance. C’est la première fois que la firme risque un démantèlement, et on peut dire qu’elle a eu chaud. Autorisé à continuer à nouer des partenariats, notamment avec les fabricants de smartphones, la marque sera scrutée de près, assure le jugement, pour éviter que Google n’abuse de ce que certains considèrent comme un monopole.

Car, depuis peu, s’ajoute au cas de Chrome et de Google Search celui de Gemini : l’intelligence artificielle de Google. Désormais installé par défaut sur la plupart des mobiles Android, d’aucuns pourraient juger qu’il fait une concurrence déloyale aux ChatGPT, Perplexity ou autres LLMs du marché. On sait par ailleurs que Google travaille étroitement avec Samsung pour livrer des fonctionnalités exclusives à Gemini sur les mobiles de la marque.

En clair : Google s’en tire à bon compte et les juges ont simplement demandé à la firme de partager, à l’avenir, « certaines données » d’indexation et de fréquentation du Web pour redynamiser la concurrence dans le domaine de la recherche en ligne. Satisfaite, mais prudente, la marque dit avoir des « craintes sur la façon dont ces attentes [concernant le partage de données] affecteront les utilisateurs et leur confidentialité ». Dans tous les cas, la mise en place de ces « sanctions » pourrait prendre des années, analyse The Verge. En attendant, l’action d’Alphabet, la maison mère de Google, a bondi de 7 % à la clôture de Wall Street. Tout est bien qui finit bien pour la Big Tech.

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Article rédigé par
Pierre Crochart
Pierre Crochart
Journaliste