En salles ce 3 septembre 2025, le long-métrage avec François Cluzet et Karin Viard traite du monde politique français.
Une semaine après l’élection présidentielle, la recherche du Premier ministre (ou de la Première ministre) se poursuit. Les différents parties tentent de s’immiscer dans la course et seul Nino, jeune parlementaire ambitieux, pourrait convaincre son père de revenir dans la politique et de sauver le parti au pouvoir. Tel est le postulat de Fils de, une comédie cynique basée sur le monde de la politique, entre les manigances, les secrets et l’entre-soi du milieu.
Seulement, malgré son postulat intriguant et le terreau idéal pour en faire une franche comédie, Fils de se perd dans une histoire alambiquée et ne parvient jamais à impliquer le spectateur.
Se perdre dans la dénonciation ?
Nino est donc un jeune parlementaire ambitieux, qui tente de se faire une place dans la jungle politique. Pour se faire accepter aux yeux de son parti, il tente de convaincre son père d’accepter le poste de Premier ministre. Mais avant l’aspect politique, Nino doit renouer avec son père et affronter une relation conflictuelle.
Jean Chevalier incarne Nino et fait face à François Cluzet dans le rôle de Lionel Perrin, archétype de l’ancien homme politique à la retraite qui revient dans le milieu. Également au casting, Karin Viard (récemment vue dans une autre œuvre traitant du monde politique, Dans l’ombre) et Alex Lutz.
Fils de propose sa vision du monde politique et ne cache pas son envie de s’en moquer. Seulement, le film tombe dans la caricature constante et ne crée aucune empathie pour ses personnages. Tous détestables, tous profiteurs et tous opportunistes, ils ne servent qu’à développer le propos évident et assumé du film : le monde du pouvoir est une vaste blague.
Si le thème du long-métrage peut faire écho à une réalité factuelle souvent dénoncée, Fils de oublie de proposer autre chose. Même le sujet autour de la relation père/fils est noyé dans cette sur-enchère permanente de moquerie et de second-degré. D’autres films ont pourtant réussi avec succès à mêler vie politique, comédie et second-degré, tel que Quai d’Orsay (2013) de Bertrand Tavernier avec Thierry Lhermitte, adapté de la bande-dessinée du même nom.
Dans Fils de, l’ancien journaliste et désormais réalisateur Carlos Abascal Peiró traite aussi des relations entre pouvoir et médias, évoquant une nouvelle fois les bassesses du milieu et de l’entre-soi qui y règne. Le spectateur n’a alors qu’une envie : fuir ce monde (et ce film), rien ne le rattachant émotionnellement à ce qui s’y passe.
Interroger le népotisme
Le titre le sous-entend : Fils de parle aussi de népotisme et la manière dont le pouvoir au sein d’une famille politique se transmet à sa propre famille en dépit de la légitimité ou de la compétence.
Alors même que Nino tente de s’éloigner de son père pour ne pas lui ressembler, il se retrouve contraint de travailler avec lui dans l’espoir de sauver son parti. Là aussi, si le long-métrage pose les bases d’un sujet authentique, l’exécution peine à convaincre.

Tout est traité trop vite et de façon brouillon. Les scènes fusent dans une cacophonie générale — censée représenter une réalité de terrain ? —, laissant le spectateur sur le bord de la route. C’est presque dans ce triste constat que Fils de arrive au mieux à toucher à son sujet.
La politique est, d’après le film, une affaire d’entre-soi, de manigances et d’accords passés dans le plus grand des secrets. Le reste de la population n’y est pas invitée. Le film fait de même : les personnages vivent et évoluent dans leur propre bulle, sans jamais inviter les spectateurs à y entrer. Ce n’était peut-être pas l’effet recherché initialement.