L’un des plus grands événements du jeu vidéo indépendant sortira le 4 septembre sur PC et consoles. L’ampleur de son arrivée est telle qu’elle bouleverse déjà les agendas : plusieurs studios ont annoncé repousser leurs projets pour ne pas être écrasés par le phénomène.
Dans l’univers des jeux indépendants, peu de titres avaient suscité autant de ferveur. Après avoir longtemps pris la forme d’une chimère, attendue, repoussée, fantasmée, Hollow Knight: Silksong, héritier direct du chef-d’œuvre de 2017, fait enfin son arrivée sur les plateformes. Le projet de Team Cherry débarque ce 4 septembre sur PC, Nintendo Switch et Switch 2, PlayStation 4 et 5, Xbox One et Series X|S. Un événement si important qu’il pousse déjà d’autres studios à s’écarter du calendrier, redoutant d’être engloutis par son ombre.
Hornet au cœur de l’intrigue
Cette fois, les joueurs incarneront Hornet, déjà rencontrée dans le premier épisode. Capturée et emmenée dans le royaume de Pharloom, elle devra escalader un monde inconnu. Cette exploration – toujours portée par la bande-son de Christopher Larkin – nous mènera vers des forêts de corail aux citadelles. Plus de 200 nouveaux ennemis et 40 boss attendent les joueurs, ainsi qu’un système de quêtes inédit.

Pensé à l’origine comme une extension, Silksong est finalement devenu un projet autonome face à l’ampleur du contenu. Annoncé dès 2019, il a vu son développement s’allonger en raison de la taille réduite de l’équipe et de son exigence de qualité. Les démos présentées à l’E3 et à la Gamescom ont confirmé la fluidité du gameplay et la densité de l’univers. Résultat : le jeu est devenu l’un des titres les plus ajoutés aux listes de souhaits sur Steam et s’impose comme l’un des lancements indépendants majeurs de la décennie.
Un soleil trop éclatant pour ses voisins
Ce statut hors norme n’est pas sans conséquences. L’annonce de sa sortie a provoqué une onde de choc dans l’industrie, particulièrement chez les studios indépendants. Dans les cinq jours suivant la révélation, au moins huit jeux ont été repoussés. Le risque est évident : sortir au même moment que Silksong, c’est prendre le risque d’une visibilité réduite à néant.

Parmi les studios à avoir plié face au phénomène, Panik Arcade a déplacé la sortie de CloverPit du 3 au 26 septembre. Talegames a reporté Faeland, prévu initialement le 9 septembre, à une date indéterminée. Aeternum Game Studios a repoussé Aeterna Lucis à 2026. Même Devolver Digital a préféré s’écarter, retardant Baby Steps. Le RPG tactique Demonschool a quant à lui glissé du 3 septembre au 19 novembre.
Pour ces studios, le choix est pragmatique : attendre, quitte à perdre en fraîcheur, plutôt que d’être ignoré. Dans un marché saturé, la fenêtre de lancement est cruciale, surtout pour des projets reposant sur le bouche-à-oreille et la diffusion par les streamers.

En ce sens, Silksong agit comme un trou noir médiatique, aspirant toute l’attention. Certains analystes jugent pourtant ces reports excessifs : dans un entretien accordé au site Aftermath, Simon Carless, fondateur de GameDiscoverCo, estime que seules les productions ciblant la même niche sont réellement menacées. Mais rares sont ceux qui osent prendre le risque de se mesurer à ce nouveau colosse.