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Michel Bussi explore les ombres du Rwanda avec son nouveau roman

18 août 2025
Par Sarah Dupont
"Les ombres du monde" de Michel Bussi, le 14 août en librairie.
"Les ombres du monde" de Michel Bussi, le 14 août en librairie. ©Presses de la Cité

Paru le 14 août aux Presses de la Cité, Les ombres du monde marque un tournant dans l’œuvre de Michel Bussi. L’auteur de best-sellers s’éloigne du polar pour livrer une fresque familiale et historique sur le génocide rwandais.

C’est l’un des auteurs les plus lus en France, ses thrillers figurant régulièrement parmi les meilleures ventes. Mais cet été, Michel Bussi s’éloigne de ses polars habituels pour explorer un terrain inédit. Les ombres du monde, paru le 14 août aux Presses de la Cité, s’attaque à une thématique historique : le génocide rwandais. Un pari audacieux, qui associe rigueur documentaire, saga familiale et suspense.

Un thriller historique

Le roman débute en 1990, lorsque Jorik Arteta, capitaine français, est envoyé au Rwanda. Il y rencontre Espérance, une enseignante engagée dans la transition démocratique. Quatre ans plus tard, l’attentat contre l’avion du Président Habyarimana précipite 100 jours de massacres, faisant près d’un million de morts. Une vérité enfouie, transmise à travers plusieurs générations, pourrait éclairer ce chaos. En 2024, Jorik revient au Rwanda avec sa fille et sa petite-fille pour affronter le passé.

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Bussi, également chercheur en géographie politique, revendique un travail de documentation. Dans les colonnes du Parisien, il affirme : « Tout y est vrai », évoquant un récit dans lequel personnages de fiction et figures réelles se croisent. L’écrivain explore les zones d’ombre de la « Françafrique » tout en inscrivant son intrigue dans une histoire d’amour et de mémoire.

Une œuvre née d’une mémoire vive

Dans un entretien au HuffPost, l’auteur confie avoir été marqué par le traitement médiatique du génocide : « On était alors sur un événement brûlant, que la grande majorité des Français regardait de manière détachée, contrairement à l’opinion mondiale. » Son roman se veut aussi un outil de pédagogie : « De nombreuses personnes de ma génération n’ont qu’une très faible connaissance de ce génocide. Tout le monde est au courant, mais personne n’en sait plus. »

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Un accueil critique positif

L’accueil en librairie se révèle enthousiaste. Le Maine libre parle d’un ouvrage qui repose sur « une documentation solide » et qui fouille la responsabilité française dans le drame et met en lumière « les effets désastreux du cocktail du cynisme, de la naïveté et de l’idéalisme ». Le quotidien régional insiste sur la structure narrative, confiant « les clés de la vérité à trois générations de femmes », et note que la trame romanesque, « très crédible », trouve un écho direct dans le rapport Duclert, publié en 2021, qui pointait la responsabilité de la France dans le génocide des Tutsis.

Le Parisien, de son côté, parle d’un « thriller magistral », un texte « glaçant mais passionnant », qui revient sur l’un des pires massacres et dont la force tient à son ancrage historique. Michel Bussi démonte « mensonges, flou et manipulations », et l’écrivain « n’est jamais aussi bon que lorsqu’il raconte la petite histoire dans la Grande et dénonce l’oppression ».

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