Portée par l’écriture d’Elena Ferrante, la fresque napolitaine revient sur Canal+ à partir du 11 août. Elle retrace une amitié aussi vibrante qu’intime. Se fonde-t-elle sur des faits réels ? Retour sur les origines de l’œuvre.
Il est des amitiés qui marquent autant que les plus grandes passions amoureuses. L’amie prodigieuse est de cette catégorie. En 2018, la série imaginée par Saverio Costanzo pour HBO, Rai et TIMvision fait irruption à l’écran et séduit aussitôt. En 34 épisodes et quatre saisons, elle transpose la tétralogie d’Elena Ferrante, parue à partir de 2011. Ce 11 août, Canal+ rouvre les portes de Naples et de cette fresque devenue un phénomène mondial. L’occasion de revenir sur ce qui a inspiré cette histoire.
Naples comme berceau
Fin des années 1950, dans un quartier populaire, Elena, dite Lenù, rencontre Raffaella, surnommée Lila. L’une rêve d’études, l’autre brûle de liberté. Entre elles naît une complicité, capable de résister aux épreuves, aux distances, aux colères.

Leur parcours épouse les secousses de l’Italie d’après-guerre, entre luttes sociales, espoirs et désillusions. Chaque saison suit un tome de la saga – L’amie prodigieuse, Le nouveau nom, Celle qui fuit et celle qui reste, L’histoire de la petite fille perdue – jusqu’à l’épilogue, diffusé en 2024.
Une fiction aux résonances personnelles
Les aventures de Lenù et Lila relèvent de la fiction. Elena Ferrante l’a souvent précisé, tout en admettant s’être inspirée de fragments de sa propre vie. Elle parle d’une amitié longue et complexe, fondatrice, sans jamais dire si elle se cache derrière ses personnages. Son identité tenue secrète et ses rares interviews alimentent un mystère autour de son ouvrage.

Si l’intrigue est inventée, le décor, lui, s’ancre dans le réel. Naples est décrite comme un personnage : ses ruelles bruyantes, sa pauvreté, ses codes sociaux et son dialecte. Des épisodes de l’Histoire italienne, comme le séisme d’Irpinia en 1980, s’invitent également dans le récit.
La série restitue aussi les mutations profondes de la société, de la reconstruction d’après-guerre aux années de contestation. Entre mémoire collective et invention romanesque, L’amie prodigieuse a donc trouvé un équilibre rare. Jouée en italien et en napolitain par des comédiens non professionnels, elle garde la rugosité, la chaleur et la vérité humaine qui font la force des romans.