Indissociable de l’usage d’un ordinateur, ce bon vieux duo iconique pourrait pourtant vivre ses dernières années, prophétise un cadre de Microsoft.
Et, à l’heure où plus de 64% du trafic Internet s’effectue désormais depuis un smartphone, la prédiction n’est peut-être pas tout à fait farfelue. Indispensable au début des années 2000, l’ordinateur a depuis laissé sa place à des appareils plus compacts et polyvalents. Et, d’après David Weston, vice-président corporate de Microsoft, les choses pourraient encore beaucoup changer les cinq prochaines années.
L’interface s’effacera d’ici à 2030
Dans une vidéo publiée par Microsoft sur sa chaîne YouTube, l’un des pontes de l’entreprise devise sur l’avenir de l’informatique en général, et nos façons d’interagir avec le monde numérique en particulier. Se rangeant derrière l’avis d’autres, comme Mark Zuckerberg, patron de Meta, il croit que l’interface telle que nous la connaissons aujourd’hui (c’est-à-dire une interaction directe avec un écran) deviendra rapidement marginale. « Utiliser une souris et taper sur un clavier deviendra aussi bizarre que d’utiliser DOS pour les gen Z », assure David Weston, prenant l’exemple du système d’exploitation antédiluvien qui animait les ordinateurs à la fin des années 80.
Comment ? Grâce au développement rapide de l’intelligence artificielle, évidemment. Les géants de la tech penchent très clairement dans cette direction avec les dernières versions de leurs outils, qui posent les premières pierres d’une IA dite « agentique », c’est-à-dire à laquelle on délèguerait carrément des tâches.
C’est notamment ChatGPT Operator, ou les navigateurs IA comme le récent Comet, lancé par Perplexity. Avec eux, à peine besoin d’écrire : parler, naturellement de surcroit, permet de leur faire exécuter diverses tâches sans même avoir à toucher une souris, et encore moins taper sur un clavier.
Ce que Microsoft y gagne
Microsoft, grand fabricant de souris et de claviers pendant les années 2000, a donc radicalement changé d’optique en embrassant le virage de l’intelligence artificielle il y a deux ans. Avec Windows 11, et son IA Copilot qui s’y intègre de façon de plus en plus profonde, la firme de Redmond envisage donc un futur où c’est la voix qui pilote l’ordinateur. Aujourd’hui, de la science-fiction. Mais, qui sait, dans cinq ans ?
C’est qu’une autre révolution serait aussi en train de s’amorcer : celle des lunettes connectées, et évidemment dopées à l’IA. Un marché auquel Meta, encore lui, croit dur comme fer, lui qui écoule chaque semaine des palettes entières de ses Ray-Ban connectées. Ce genre d’appareils, pour le coup déjà illustrés maintes fois dans les films d’anticipations, permettent fort bien d’imaginer un futur où le clavier et la souris sont des reliques du passé.
En revanche, il ne faudrait pas accorder trop de crédit à la prophétie du vice-président corporate qui, en creux, essaie simplement de vanter les mérites de ses solutions d’IA. Combien de métiers reposent notamment sur la précision d’une souris ? La seule pratique du jeu vidéo sur PC nécessite par ailleurs d’être correctement équipé, surtout pour les jeux compétitifs comme Valorant ou Counter Strike 2.