La mort annoncée du service de liens courts s’inscrit dans un contexte de gros bouleversements pour le Web tel qu’on le connaît.
Un nouveau service Google va rejoindre le cimetière, déjà surpeuplé, de produits débranchés par son concepteur. À compter du 25 août prochain, plus aucun lien raccourci grâce au service « Goo.gl » ne sera accessible. Sans solution de repli, des millions de liens seront envoyés aux oubliettes.
Une annonce peu surprenante
On ne feindra pas la surprise. Google avait déjà dessiné la mise au rebut de son raccourcisseur de liens l’été dernier. D’ailleurs, il était impossible de créer de nouveaux liens depuis le service depuis 2019 ! La prochaine étape n’est qu’évidente. Dont acte : Google annonce la suppression de tous les liens créés par son service le 25 août prochain.
Après cette date, tous ces liens renverront automatiquement vers une page 404, le service ne permettant plus de déchiffrer l’URL et de renvoyer vers l’adresse web correspondante. Mais il ne faudrait pas surestimer l’impact de la fermeture de Goo.gl. Sur son blog l’été dernier, la firme américaine estimait déjà que 99 % des liens raccourcis par ses soins n’étaient plus actifs du tout. De la pollution numérique, en quelque sorte.
Toujours est-il que, pour le 1 % de liens encore en activité, il ne reste plus que quelques semaines pour remplacer les liens qui doivent l’être par une solution alternative. Il existe quantité de services concurrents permettant de créer des liens courts. Le plus connu est Bit.ly, mais on peut également citer Kutt ou Short.io.
Pourquoi utiliser des liens courts ?
Le principal avantage de Goo.gl face à ses concurrents directs est son instantanéité et son accès gratuit. En effet, beaucoup de services tiers limitent fortement la capacité à créer des liens courts. En payant, on accède cependant à la possibilité de les personnaliser, notamment en utilisant son nom de domaine pour plus de clarté. Par exemple, un lien court vers l’article que vous êtes en train de lire pourrait être « https://fnac.lec/google-liens-courts », ce qui est bien plus digeste et lisible que l’actuel « https://leclaireur.fnac.com/article/613147-google-pourquoi-le-raccourcisseur-de-liens-goo-gl-disparait-il/ ».
Mais il faut peut-être voir dans la disparition de Goo.gl la fin d’une ère. On l’a beaucoup documenté ces derniers mois sur L’Éclaireur : le Web tel qu’on le connaît est en train de disparaître et l’interface va sans doute laisser sa place à des chatbots d’intelligence artificielle capables de naviguer Internet à notre place. Dans ce contexte, le lien, qu’il soit court ou non, n’a plus beaucoup d’importance.
Les services de liens raccourcis ont par ailleurs atteint leur pic de popularité au mitan des années 2010, alors que Twitter limitait les posts à 140 caractères. Un reliquat de l’Internet d’avant, donc.