Sortie le 10 juillet sur Netflix, Too Much s’impose comme la rom com de l’été. Signée Lena Dunham, la série brouille les frontières entre fiction et autobiographie, en s’inspirant librement de sa propre histoire d’amour.
En 2012, la série générationnelle Girls l’a propulsée sur le devant de la scène. Treize ans plus tard, Lena Dunham revient sur Netflix avec Too Much, une comédie romantique en dix épisodes portée par Megan Stalter et Will Sharpe. L’œuvre s’impose dans le top 10 mondial de la plateforme dès sa sortie, notamment grâce à son casting étonnant – Adèle Exarchopoulos, Emily Ratajkowski, Naomi Watts ou encore Andrew Scott – et son ton singulier. Une histoire d’amour chaotique entre une Américaine exilée et un musicien instable qui puise dans le vécu de sa créatrice.
Rupture et exil
Héroïne de cette histoire, Jessica quitte New York après une rupture et s’installe à Londres où elle rencontre Felix, un musicien punk à la dérive. Ce point de départ s’inspire directement du vécu de Dunham : après une séparation très médiatisée avec le producteur Jack Antonoff, elle déménage à Londres où elle rencontre Luis Felber, un musicien britannique qu’elle épouse en 2021. « Une jeune fille déménage en Angleterre. Elle rencontre un musicien. Ils tombent amoureux. C’était l’exosquelette », explique-t-elle au Hollywood Reporter.
Si le récit s’est étoffé de situations burlesques et de rebondissements scénaristiques, le cœur émotionnel reste lié à sa trajectoire. Too Much aborde, entre autres, les séquelles d’un amour précédent : dans la série, Jess découvre par exemple que son ex est déjà en couple avec une influenceuse avant même la fin officielle de leur relation.
Un chien, des souvenirs et du rose
Même les détails s’ancrent dans le réel. Dans un épisode, la protagoniste se remémore l’inconfort de son ex face à sa décoration rose, écho d’une déclaration de Dunham dans Domino : « Je me sentais mal à chaque fois que je faisais une concession en matière de design ou que je recouvrais du rose avec du gris tourterelle ». L’histoire du chien Astrid rappelle aussi celle de Lamby, l’animal adopté puis confié à un centre spécialisé, dont Dunham parlait longuement dans la presse après une controverse.
Le projet est né dès les premières semaines de sa relation avec Luis Felber. « Il était trop tôt dans notre relation pour lui demander ça », confie-t-elle. Mais l’échange créatif s’impose, et Too Much devient une œuvre coécrite par le couple. Felber n’avait jamais écrit pour la télévision, mais Dunham se souvient : « Il était si drôle, et ses remarques sur mon travail étaient si bonnes, que je me suis dit : Il y a un talent qui n’a pas encore été exploité », déclare-t-elle à Hollywood Reporter.
Une fiction habitée
Lena Dunham insiste : Too Much n’est pas un biopic déguisé. « Ce n’est certainement pas basé sur une histoire vraie, mais comme tout ce que je fais, il y a un élément de ma propre vie que je ne peux pas m’empêcher d’injecter », déclare-t-elle à Variety.
Megan Stalter, qui incarne Jessica, précise au Time : « [Lena et Luis] ont toujours clairement fait comprendre que le film ne s’inspirait pas uniquement d’eux. […] Ce n’était pas comme si nous les incarnions, mais comme si nous donnions vie à une histoire qui incluait des éléments d’eux et de nous-mêmes. »
Dix ans après Girls, Dunham affirme vouloir diffuser une autre énergie : « Nous pouvons simplement créer quelque chose qui, selon nous, répand l’amour, la joie et l’espoir », a-t-elle déclaré lors du panel du Festival de Tribeca. Une réponse directe à son propre parcours, marqué par les critiques et les blessures médiatiques. Et un vœu sincère : « Montrer l’amour, la joie et le bonheur est vraiment, je pense, la meilleure chose que nous puissions faire en tant qu’artistes en ce moment. »
