Avec cette nouvelle production, la chaîne parie sur une fiction politique et sociale venue d’Allemagne, où la justice se réinvente loin des barreaux.
Et si la société abolissait ses prisons ? C’est le postulat audacieux d’Un monde meilleur, série allemande inédite proposée par Canal+ à partir du 14 juillet. Drame en huit épisodes de 52 minutes, cette coproduction entre l’Allemagne, la France et l’Autriche sera diffusée chaque lundi en prime time, à raison de deux épisodes hebdomadaires. L’intégralité sera également disponible en streaming sur MyCanal.
Rheinstadt, laboratoire d’une utopie
Dans la ville fictive de Rheinstadt, le maire Amir Kaan initie un programme politique sans précédent. Son nom : TRUST. L’objectif : fermer la prison municipale et réinsérer les détenus dans la société, sans passer par la case cellule. Aux côtés de la criminologue Petra Schach, le projet s’appuie sur un accompagnement global : thérapie, emploi, logement. Un pari à haut risque dans une communauté encore meurtrie, où les victimes et leurs proches oscillent entre le refus et l’espoir.

La série adopte une structure polyphonique. Victimes, anciens détenus, familles, élus ou travailleurs sociaux : tous prennent tour à tour la parole. « J’ai voulu replacer la prison au cœur de la question sociétale, parler des victimes, pas seulement des criminels, explique Laurent Mercier, cocréateur du show, dans un entretien accordé au CNC. Et l’idée d’anticipation sociale – libérer certains détenus pour les réinsérer – m’a semblé un bon moyen d’aborder ce sujet. »
Une production multilingue
Derrière la caméra, Anne Zohra Berrached et Konstantin Bock signent une réalisation sobre. Le casting réunit Maria Hofstätter en criminologue, Steven Sowah dans le rôle du maire ainsi que Katharina Schüttler et Johannes Kienast, figures contrastées du couple Blum, pris dans la tourmente du programme TRUST.

Le projet a vu le jour dans le cadre de la formation Serialised à Berlin, où Laurent Mercier et Alexander Lindh, devenu showrunner, ont posé les premières bases. C’est la première série allemande à sortir sur Canal+ après avoir bénéficié de l’aide COCO-I du CNC. « Sans elle, [cette production] n’aurait sans doute jamais vu le jour, en tout cas pas sous cette forme », affirme Mercier.
Canal+ a suivi le développement dès les premiers scripts. « Nous n’avons jamais cherché à atténuer son identité germanique, souligne Brice Mondoloni, responsable éditorial « Fiction étrangère » à Canal+. Mais nous avons vu une histoire locale forte, capable de résonner en France. »