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La nouvelle méthode invasive de Meta pour vous pousser à utiliser l’IA

07 juillet 2025
Par Pierre Crochart
La nouvelle méthode invasive de Meta pour vous pousser à utiliser l'IA
©Hengki Tj/Shutterstock

Disponible depuis quelques mois en Europe, Meta AI va prochainement se montrer un peu plus insistante sur les applis du groupe.

Aux États-Unis, Meta teste des messages de relance automatique de l’intelligence artificielle sur les applications où l’IA est intégrée, comme WhatsApp ou Facebook. TechCrunch nous en dit plus sur cette fonctionnalité intrusive, dont l’arrivée en Europe dépendra probablement de l’avis de la Commission européenne.

Quand l’IA entame la conversation

À la manière des « GPT » de ChatGPT ou des « Gems » de Gemini, Meta AI permet la création de chatbots personnalisés, répondant à une fonction précise. TechCrunch prend l’exemple d’un chatbot créé pour parler cinéma et se voir proposer des recommandations pour sa prochaine soirée films. Ces chatbots disposent d’une mémoire et se souviennent donc de vos précédentes interactions. Des souvenirs qui sont mobilisés au sein d’une nouvelle fonctionnalité dite de relance.

Ce genre d’option, déjà en vigueur sur d’autres services tiers comme Replika (parmi les IA relationnelles les plus populaires), ferait donc son arrivée sur Meta AI. TechCrunch a en tout cas eu la confirmation par l’entreprise que des tests étaient en cours, bien que certaines barrières soient déjà mises en place.

Dans le cadre de notre chatbot fan de cinéma, il pourrait nous envoyer un message afin de « prendre de nos nouvelles » et savoir si nous avons fait des découvertes intéressantes ces dernières semaines. L’idée est naturellement de relancer la conversation pour pousser l’utilisateur ou l’utilisatrice à utiliser l’intelligence artificielle… afin d’obtenir de précieuses données personnelles. D’après l’étude menée récemment par Incogni, Meta AI est l’intelligence artificielle la plus gourmande en la matière.

Un déploiement improbable en Europe ?

On parlait de garde-fous plus haut, et les voici. En l’occurrence, les chatbots attendraient 14 jours avant d’envoyer une relance et ne se limiteraient qu’à un message. Ne pas y répondre suffirait à mettre un terme à l’expérience. Par ailleurs, le chatbot s’autoriserait l’envoi d’une relance si l’historique contient au moins cinq messages.

À TechCrunch, Meta explique que ses chatbots « ne sont pas des professionnels ou des experts formés pour aider les gens. Les conversations avec les IA personnalisées ne peuvent pas remplacer les conseils professionnels. Vous ne devez pas vous fier aux IA pour des conseils médicaux, psychologiques, financiers, juridiques ou tout autre type de conseils professionnels ». Une déclaration qui s’intègre dans un contexte où de plus en plus d’internautes se tournent vers des IA pour s’épancher sur leur vie personnelle, et parfois même pour entamer une thérapie – quand bien même de nombreuses enquêtes ont déjà prouvé que cela pouvait être au mieux contre-productif, au pire très dangereux.

En l’état, difficile de dire si Meta pourra déployer cette fonctionnalité en Europe. Les législations récemment mises en place par la Commission européenne ont déjà beaucoup retardé l’arrivée des IA de Meta et d’Apple sur le Vieux Continent, et de nombreuses fonctions manquent encore à l’appel. Il y a de fortes chances que celle-ci soit perçue comme trop invasive pour passer entre les mailles du filet.

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Article rédigé par
Pierre Crochart
Pierre Crochart
Journaliste