Sous le feu de la critique depuis plus d’un an et lâchés par leur diffuseur habituel, les Golden Globes ont dévoilé dans la nuit de dimanche à lundi les lauréats de cette 79e édition largement remaniée.
Malgré le boycott d’une grande majorité d’Hollywood, la cérémonie des Golden Globes, qui marque traditionnellement le début de la saison des prix et lance la course aux Oscars, s’est tenue cette année dans des conditions un peu particulières : pas de tapis rouge, pas de célébrités, pas de retransmission à la télévision… la HFPA (Hollywood Foreign Press Association) s’est contentée de dévoiler les lauréats des 79e Golden Globes au compte-goutte sur Twitter et sur son site internet, à coups de quelques vidéos de soutien (à l’image d’Arnold Schwarzenegger et Jamie Lee Curtis) et de messages promotionnels visant à mettre en avant les engagements associatifs de l’organisation. Les organisateurs ont certes pu justifier l’absence de cérémonie par l’explosion des cas de Covid-19 aux États-Unis, qui continue d’impacter de nombreux événements culturels outre-Atlantique (Grammy Awards, Festival de Sundance, etc.). Mais cela n’a évidemment pas apaisé la controverse entourant l’HFPA – accusée de racisme, de corruption et de sexisme depuis les révélations du Los Angeles Times – qui a notamment conduit NBC, diffuseur historique des Golden Globes (pour des droits de diffusion avoisinant tout de même 60 millions de dollars), à renoncer à retransmettre la cérémonie.
Du côté des lauréats – sans remise de prix donc, ni discours -, The Power of the Dog et West Side Story se partagent les prix les plus en vue, remportant respectivement les Golden Globes du meilleur film dramatique et de la meilleure comédie ou comédie musicale. À cette occasion, Jane Campion devient seulement la seconde femme à remporter le prix de la meilleure réalisatrice après Chloé Zhao et Nomadland. Kodi Smit-McPhee remporte quant à lui le Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle dans The Power of the Dog, tandis que Andrey Garfield remporte le prix du meilleur acteur dans une comédie pour Tick, Tick… Boom ! (Netflix). Dans les autres catégories, le prix du meilleur acteur dans un film dramatique a été décerné à Will Smith pour La Méthode Williams, tandis que Drive my car (Ryusuke Hamaguchi) repart avec le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère. Belfast, film réalisé par Kenneth Brannagh, ne repart qu’avec un seul prix – meilleur scénario – malgré ses sept nominations.
Côté séries, le prix de la meilleure série dramatique a été décerné à Succession (HBO/OCS), qui glane également les Golden Globes du meilleur acteur pour Jeremy Strong et du meilleur second rôle féminin pour Sarah Snook. Le Golden Globe de la meilleure actrice dans une série dramatique a été décerné à Mj Rodriguez pour son rôle dans Pose (FX/Canal+), devenant ainsi la première actrice transgenre à remporter un prix de cette envergure. Un tournant majeur pour la communauté LGBTQ+ dans le paysage hollywoodien, qui ne suffira cependant pas à sortir les Golden Globes de la tourmente.