
Une nouvelle étude dresse un bilan alarmant de l’état de nos téléphones et permet de prendre la mesure de leur obsolescence toujours aussi rapide.
Le collectif Limites Numériques publie les résultats de sa dernière étude. Celle-ci vise à prendre le pouls de l’état des smartphones qu’utilisent les Françaises et les Français. Et entre l’écran fissuré, la batterie à plat ou l’expérience logicielle dégradée, de nombreux griefs ont été déclarés.
Quels problèmes sont les plus courants en France ?
Limites Numériques a listé 25 dysfonctionnements qui peuvent être qualifiés de problèmes et entacher l’expérience utilisateur. Ceux-ci sont de nature logicielle ou matérielle et, pire, le collectif avance que « la moitié [des problèmes arrivent] dans l’année de l’obtention du smartphone, un quart durant la deuxième année ».

Sans grande surprise, la dégradation de la batterie arrive en tête des réponses, suivie par un stockage insuffisant pour toutes les données et une lenteur globale du smartphone après quelques mois d’utilisation. Et cela ne va pas en s’arrangeant, puisque « la proportion de personnes ayant rencontré des dysfonctionnements augmente peu avec la “vieillesse” du smartphone ».
Ainsi, 42 % des Français et des Françaises utilisent aujourd’hui un smartphone dont ils et elles considèrent qu’il ne fonctionne pas parfaitement. Et « seulement 1 tiers des problèmes sont résolus », regrette Limites Numériques, tout en illustrant l’un des points épineux de la surconsommation : « Le remplacement d’un smartphone est ainsi plus souvent motivé par la frustration liée à l’accumulation de dysfonctionnements matériels et logiciels sur l’appareil que par une réelle incapacité d’utilisation. »
Le rôle du logiciel à ne pas négliger
Si, lorsque l’on parle de smartphone dysfonctionnel, c’est immédiatement l’image d’un écran fissuré qui apparaît, la partie logicielle de nos smartphones (de plus en plus capitale avec l’avènement de l’IA) n’est pas en reste. Ainsi, environ 60 % des problèmes rencontrés par les consommateurs français seraient d’ordre logiciel.
On parle là d’applications qui ne démarrent plus, d’une lenteur généralisée suite à l’installation d’une mise à jour ou même plus simplement d’une incapacité à installer une nouvelle version du système d’exploitation à cause d’un modèle trop vieillissant.
Pourtant, les Françaises et les Français font preuve de résilience. Le collectif à l’origine de l’étude souligne un « effet d’acceptation » généralisé, quand bien même le problème rencontré serait qualifié de plutôt gênant (42 %) ou très gênant au quotidien (32 %).

Les consommateurs cherchent en effet à conserver leur smartphone le plus longtemps possible, notamment pour des raisons économiques. Limites Numériques joue quant à lui la partition de l’argument écologique : alors que l’on sait que 75 % de l’empreinte carbone d’un smartphone émane de sa fabrication, le collectif milite pour qu’une « garantie logicielle » soit instaurée afin de pouvoir profiter d’un SAV pour les problèmes n’impliquant ni l’écran ni la batterie.