
La nouvelle série britannique de la plateforme connaît un grand succès, aussi bien auprès des critiques que des abonnés. Son approche originale et son récit percutant lui permettent de se distinguer du reste du catalogue. Toutefois, aucune suite n’est prévue, malgré cet engouement.
Portée par Stephen Graham et Owen Cooper, Adolescence est LA mini-série coup de poing de ce mois de mars. En seulement quatre épisodes, elle plonge les spectateurs dans un drame suffocant, où la caméra suit en temps réel l’arrestation et le parcours judiciaire d’un adolescent de 13 ans accusé de meurtre.
Avec son approche immersive en plan-séquence unique, elle captive autant qu’elle bouleverse. Pourtant, aucune suite ne verra le jour. Non pas par manque de succès, mais parce que Adolescence a été pensée dès l’origine comme une œuvre complète.
Attention, cet article révèle des informations de l’intrigue.
Un récit bouclé
Dès le début du projet, Stephen Graham et Jack Thorne ont voulu écrire un drame circonscrit dans une seule saison, refusant le format classique des séries prolongées. Chaque épisode adopte un prisme distinct, permettant d’explorer l’arrestation, le monde adolescent, l’analyse psychologique du personnage principal et enfin les répercussions irréversibles sur la famille. En l’espace de quatre heures, le show dit tout ce qu’il a à dire.

Son efficacité repose justement sur cette brièveté. Il ne cherche ni à diluer son propos ni à ouvrir des pistes scénaristiques qui n’aboutiraient pas. La fin ne laisse pas vraiment d’ambiguïté, si ce n’est qu’on n’assiste pas au procès de Jamie Miller, qui finit par plaider coupable.
Un format qui se prête aux mini-séries
Adolescence s’inscrit dans une tradition télévisuelle de plus en plus répandue : celle des mini-séries événementielles, pensées comme des œuvres à part entière et non comme des tremplins vers des saisons supplémentaires. Chernobyl, Mare of Easttown, Unbelievable… Autant de productions acclamées qui ont trouvé leur force dans une narration sans suite ni prolongement artificiel.

Par ailleurs, Adolescence repose sur une mise en scène singulière, chaque épisode étant tourné en un unique plan-séquence. Un procédé qui exige une maîtrise technique et narrative totale, et qui perdrait en intensité si l’histoire venait à être prolongée au-delà de son cadre initial.
Dans une industrie où les renouvellements sont souvent dictés par l’audience plutôt que par la cohérence artistique, Adolescence fait exception. Son accueil critique et public aurait pu inciter Netflix à envisager une suite, mais le récit ne s’y prête tout simplement pas.