Sur la sellette aux États-Unis, le réseau social chinois pourrait se trouver un sauf-conduit pour le moins étonnant.
L’avenir de TikTok aux États-Unis est un sujet chaud, en passe de devenir brûlant à mesure que l’investiture de Donald Trump à la présidence, le 20 janvier, approche. Accusé d’être un cheval de Troie facilitant l’espionnage par Pékin, le réseau social aux 1,7 milliard d’utilisateurs (dont 170 millions aux États-Unis) est en passe d’être banni outre-Atlantique. À moins que sa branche américaine ne tombe dans l’escarcelle de l’homme le plus riche du monde.
Un danger pour la sécurité nationale ?
Il règne toujours un certain malaise à voir des hommes politiques septuagénaires assurer qu’une application qui s’est fait connaître avec des chorégraphies adolescentes représente un sérieux danger pour la sécurité nationale. Pourtant, Washington en est sûr : TikTok et sa maison mère ByteDance ne jouent pas franc-jeu et profitent de leur popularité aux États-Unis pour espionner leurs concitoyens et manipuler l’opinion.
Aussi TikTok serait en passe d’être tout simplement banni du pays de l’oncle Sam. À moins, bien sûr, que TikTok officialise son divorce (du moins aux États-Unis) avec ByteDance et soit géré par une entreprise, ou une personnalité, bien américaine. D’après les sources de Bloomberg, cette personne pourrait être Elon Musk (raté, il est Sud-Africain). TikTok serait ainsi entré dans une phase de « délibérations préliminaires » avec l’actuel propriétaire de X (anciennement Twitter), promis à un poste de ministre dans la future Administration Trump.
Des allégations rapidement balayées par TikTok, qui qualifie de « pure fiction » sa volonté de scier sa branche américaine pour éviter le ban.
Un sursis inattendu
Alors que l’horloge tourne et que le scénario d’une disparition de TikTok parait de plus en plus probable aux États-Unis, le sénateur Ed Markey a annoncé en début de semaine prévoir de présenter au Sénat un moratoire permettant au réseau social de bénéficier d’un sursis de 270 jours pour sortir de l’impasse. La décision est attendue d’ici la fin de semaine.
En attendant, les États-Uniens se préparent déjà au pire. RedNote, application chinoise concurrente de TikTok, est depuis plusieurs jours déjà en tête des applications les plus téléchargées sur les smartphones aux du pays. Selon l’agence Reuters, quelque 700 000 nouveaux utilisateurs et utilisatrices auraient rejoint la plateforme ces dernières 48 heures.
Le réseau social centré sur la vidéo, dont le nom chinois « Xiaohongshu » se traduit littéralement par « petit livre rouge », en référence aux écrits de Mao, échappe pour l’instant à l’ire de Washington. Mais combien de temps avant qu’elle aussi se retrouve accusée d’espionnage ?