Le nouveau phénomène de la plateforme fascine par son intrigue captivante. Entre fiction et réalité, le show revisite l’histoire d’un double homicide glaçant.
C’est le succès surprise de ce début d’année. Diffusé depuis le 7 janvier 2025 sur Netflix, Le crime à la racine s’est hissé en quelques heures dans le classement des programmes les plus regardés de la plateforme. En quatre épisodes, la mini-série policière suédoise retrace l’histoire d’un inspecteur et d’un généalogiste qui font équipe pour résoudre un double homicide glaçant, commis 16 ans plus tôt. Une intrigue captivante, qui semble tout droit sortie de l’imaginaire des meilleurs scénaristes d’Hollywood. Pourtant, cette dernière fait écho à un événement bien réel – et tout aussi sinistre.
Une enquête de longue haleine
En réalité, Le crime à la racine s’inspire de l’une des affaires criminelles les plus célèbres de Suède. Les créateurs ont pris certaines libertés, comme le fait de changer le nom des victimes, la découverte des corps et certaines circonstances de l’enquête, mais le scénario reprend des faits relatés dans le livre d’Anna Bodin et Peter Sjölund (The Breakthrough : How the genealogist solved the double murder in Linköping), qui retrace minutieusement le déroulé de l’investigation.
Le 19 octobre 2004, Mohammed Ammouri, 8 ans, et Anna-Lena Svensson, 56 ans, sont tués par arme blanche dans le centre-ville de Linköping. Les enquêteurs disposent de plusieurs éléments : un ADN exploitable, l’arme du crime, un bonnet tâché de sang et des indications sur le physique du suspect. Malgré toutes ces données, l’enquête patine. Le FBI est missionné, le dossier comporte plusieurs dizaines de milliers de pages, mais le tueur reste introuvable.
En 2019, de nouvelles méthodes généalogiques permettent aux enquêteurs de rapprocher des profils ADN familiaux via des bases de données en ligne telles que Gedmatch et Family Tree, et cette collaboration entre la police et le généalogiste Peter Sjölund permet de trouver un lien de parenté avec le suspect.
Daniel Nyqvist est alors identifié, et arrêté en 2020. Le vingtenaire avoue les meurtres, révélant qu’ils étaient le fruit d’un acte impulsif. Malgré certaines libertés scénaristiques, Le crime à la racine retrace donc une histoire bien réelle : celle d’une enquête qui s’étale sur plus de 15 ans, et qui trouve sa résolution grâce à des techniques innovantes.
