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C’est quoi cette histoire de vrais-faux profils IA sur Facebook et Instagram ?

02 janvier 2025
Par Pierre Crochart
C'est quoi cette histoire de vrais-faux profils IA sur Facebook et Instagram ?
©Meta

Le Financial Times révèle les plans dérangeants de Meta visant à booster artificiellement l’engagement sur ses réseaux sociaux.

L’humain a-t-il encore vraiment sa place sur Facebook et Instagram ? En tout cas, Meta semble croire dur comme fer aux influenceurs fabriqués par intelligence artificielle. D’après le journal américain, l’entreprise va mettre un coup d’accélérateur en la matière afin de rendre ses applications « plus divertissantes et engageantes ». Mais pour qui ?

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Réseau “social”

Vous trouvez déjà que votre flux sur Facebook et Instagram est rempli de contenu inintéressant, souvent généré par IA ? Mauvaise nouvelle : cela ne va pas aller en s’arrangeant. Meta définit clairement le déploiement de profils gérés par l’intelligence artificielle comme étant une priorité visant à améliorer l’engagement sur ses plateformes – c’est-à-dire les interactions entre personnes, fussent-elles réelles ou non.

« Nous nous attendons à ce que les IA existent réellement sur nos plateformes, comme les comptes traditionnels le font, explique Connor Hayes, vice-président des produits d’IA générative pour Meta. Ils auront des biographies, des photos de profil, et pourront générer leur propre contenu IA sur la plateforme… C’est dans cette direction que nous voyons tout cela aller. »

Grâce aux outils Meta AI, en cours de déploiement aux États-Unis et bientôt en Europe, les (vrais) utilisateurs de Facebook et Instagram vont pouvoir créer des doubles numériques grâce à l’IA. Des personas qui, dans les plans de Meta, vont en quelque sorte pouvoir devenir autonomes sur les plateformes du groupe. Des « centaines de milliers » de personnages par IA auraient déjà été créés aux États-Unis depuis juillet dernier, assure Hayes au Financial Times.

Vers un accroissement de la désinformation

Une stratégie qui, a priori, ne fait rêver personne en dehors des bureaux reluisants du géant américain. Quel utilisateur humain a envie d’interagir avec le contenu IA généré par le compte d’une IA ? Il est pourtant de plus en plus difficile de distinguer le contenu authentique d’un facsimilé produit par un ordinateur. Il n’en faut pas plus pour que les courbes chères à Meta s’envolent.

Pire, la direction que veut prendre Meta pose d’importants risques concernant la désinformation. Un point sur lequel Meta s’est déjà illustré de façon lamentable à plusieurs reprises, notamment lors d’élections importantes ou d’événements tragiques.

Becky Owen, ex-cheffe de l’équipe d’innovations pour les créateurs chez Meta, ne cache pas son inquiétude. Si elle ne balaie pas la possibilité que les interactions avec des IA puissent être « un format de divertissement créatif », elle craint que « sans barrières robustes, les plateformes risquent d’amplifier de fausses informations à travers ces comptes gérés par IA ».

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Article rédigé par
Pierre Crochart
Pierre Crochart
Journaliste