C’est ce qu’a en tout cas laissé entendre Matt Reeves, le réalisateur du très attendu The Batman, dans une interview accordée au magazine Empire.
Le premier aperçu de The Batman, dévoilé en août 2020, avait renoué l’engouement pour Something in the Way, morceau de Nirvana sorti en 1991 sur l’album culte Nevermind. Un choix musical loin d’être anodin : dans une interview pour le magazine Empire, le réalisateur Matt Reeves (Cloverfield, La Planète des Singes : L’Affrontement), à qui a été confié la lourde tâche réaliser un nouveau film centré autour du célèbre Chevalier Noir, a reconnu que son personnage Bruce Wayne – cette fois-ci campé par Robert Pattinson – était en partie inspiré du leader iconique de Nirvana, mort à seulement 27 ans. « Quand j’écris, j’écoute de la musique, et alors que j’écrivais le premier acte, j’ai écouté Something In The Way de Nirvana (…) Plutôt que de faire de Bruce Wayne la version playboy que nous connaissons, j’ai eu l’idée d’une autre version qui avait traversé une grande tragédie et était devenu un ermite », s’est-il confié.
On peut ainsi s’attendre à un personnage sensiblement différent des incarnations musclées et taiseuses de Christian Bale dans la trilogie de Christopher Nolan puis de Ben Affleck dans les films plus récents de Zack Snyder, et encore bien plus éloigné des panoplies ostensiblement kitsch de George Clooney et Val Kilmer (sans oublier, bien sûr, la classe et la subtilité de Michael Keaton dans la version de Tim Burton).
« J’ai alors commencé à établir un lien avec Last Days de Gus Van Sant, à partir de cette idée d’une version romancée de Kurt Cobain errant dans ce manoir en décomposition », ajoute Reeves. Une référence qui sera certainement appréciée des cinéphiles, puisque Last Days (2005) est un jalon essentiel dans la filmographie de Gus Van Sant qui clôture sa dite « trilogie de la mort », entamée avec les films Gerry (1999) et Elephant (Palme d’Or du Festival de Cannes en 2003). Dans Last Days, Gus Van Sant imagine les derniers jours de Kurt Cobain (interprété par Michael Pitt), reclus dans sa grande maison vide de Portland.
À propos de Robert Pattinson, le réalisateur de The Batman dit avoir été scotché par sa performance dans Good Time (2017) des frères Safdie : « Dans ce film, on pouvait vraiment ressentir sa vulnérabilité et son désespoir, mais on pouvait également sentir sa puissance », explique-t-il. « J’ai trouvé que c’était un excellent mélange. Il a aussi ce truc de Kurt Cobain avec cette apparence de rock star qui pourrait aussi être celle d’un reclus ». Rendez-vous donc en salles le 2 mars 2022 pour découvrir le Batman « grunge » de Matt Reeves.