Après avoir conquis les écrans numériques, la série animée signée Émilie Tronche arrive sur Arte dès ce lundi 16 décembre à 20h50. Pour prolonger l’expérience, une exposition dédiée à l’univers du jeune héros se tient à La Petite Galerie Cinéma, à Paris, jusqu’au 21 décembre.
Le XXIᵉ siècle a tout fait pour nous impressionner : des effets spéciaux toujours plus sophistiqués, des récits qui repoussent les limites de l’imaginaire et des univers graphiques à couper le souffle. Pourtant, il suffit parfois d’un trait de crayon maladroit, d’une voix tendre et d’une mélodie nostalgique pour toucher en plein cœur.
Samuel, c’est ça : une simplicité assumée, une tranche de vie qui parle à tous. Après avoir conquis les écrans numériques, la série signée Émilie Tronche débarque sur Arte ce lundi 16 décembre à 20h50, un rendez-vous quotidien pour (re)découvrir ce bijou d’animation en noir et blanc.
Un phénomène numérique
En mars dernier, Samuel faisait ses premiers pas sur arte.tv et les réseaux sociaux. Un frisson discret, devenu raz de marée qui a enregistré 40 millions de vues, dont 5,5 millions sur arte.tv, 7,5 millions sur YouTube et 14 millions sur TikTok.
Sur la plateforme chinoise, ce sont des milliers de chorégraphies qui ont été reprises, réinterprétées, jusqu’en Indonésie. La créatrice Émilie Tronche avoue, amusée, dans une interview au HuffPost : « Samuel serait sûrement blasé de tout ça, mais il prendrait quand même un peu la grosse tête ». Car c’est bien l’essence de la série : un mélange d’ironie tendre et d’émotion brute, porté par la voix de son auteure elle-même.
Enfance, légèreté et universalité
Cette réussite ne s’appuie ni sur des effets spectaculaires ni sur une animation flamboyante. Les traits en noir et blanc, à la fois simples et évocateurs, rappellent les dessins griffonnés dans un cahier d’enfant. Cette sobriété graphique est le reflet d’un regard universel, capable de transformer l’ordinaire en poésie.
Samuel ne vit rien d’exceptionnel : il est amoureux de Julie, supporte tant bien que mal Bérénice et partage des moments complices avec son meilleur ami Corentin. Mais dans ces petits riens se trouve une authenticité désarmante, un rappel que la simplicité peut toucher profondément lorsqu’elle est racontée avec justesse.
Samuel est une pause, une bulle d’air dans un monde saturé de grandiloquence. Ici, tout se joue dans l’éclat fugace d’une émotion : une danse improvisée dans une salle de bain, un ballon échappé ou un regard furtif dans une cour de récré.
C’est aussi un saut dans les années 2000, entre feuilles Diddl, conversations sur MSN et premiers émois musicaux. Plus qu’une nostalgie, la créatrice capte avec une finesse rare l’essence de cette époque, où chaque journée semblait déterminante. Quelques traits, quelques mots et elle parvient à rappeler que l’enfance est un trésor universel.
Une créatrice talentueuse et polyvalente
Émilie Tronche, 28 ans, auteure, dessinatrice et voix de Samuel, explore l’enfance avec une sensibilité rare, s’attachant à sa simplicité et à ses émotions brutes. « Les enfants dansent spontanément, hors contexte. Ils disent tellement de choses en passant par le corps », explique-t-elle au HuffPost, soulignant l’importance des gestes et des instants fugaces.
Les personnages secondaires, eux, enrichissent l’univers. Bérénice, décrite par Émilie comme « un peu colérique », dévoile peu à peu sa vulnérabilité, rendant ses maladresses et frustrations touchantes. Corentin, le fidèle meilleur ami, ou Julie, l’amoureuse mystérieuse, résonnent comme des figures universelles, des échos d’une enfance que chacun peut reconnaître.
Un succès unanimement salué
Depuis sa première mise en ligne en mars, Samuel a reçu une avalanche d’éloges de la presse française. Télérama salue sa capacité à « capturer l’essence de l’enfance sans jamais tomber dans une nostalgie édulcorée », mettant en avant la finesse de son regard et la tendresse qui émane de chaque épisode. De son côté, France Inter qualifie la série de « petit bijou pour tous les âges », une œuvre capable de toucher autant les plus jeunes que les adultes nostalgiques de leur propre enfance.
Pour prolonger cette expérience, La Petite Galerie Cinéma, à Paris, célèbre l’univers de Samuel avec une exposition ouverte jusqu’au 21 décembre. Les visiteurs pourront y découvrir six illustrations originales d’Émilie Tronche, des carnets pour imaginer leurs propres récits, des bananes pour les emporter, ainsi que des puzzles et des tasses conçus spécialement pour l’occasion.
Un conseil : regardez Samuel
Alors, prenez cinq minutes. Cinq minutes pour renouer avec cet enfant que vous étiez, avec ces émotions brutes que le temps a adoucies. Cinq minutes pour sourire, rire et parfois, avoir le cœur qui serre. Samuel n’a pas une vie extraordinaire, et c’est précisément pour cela qu’il est inoubliable.
