De nombreuses personnes disent de lui qu’il est le sosie français de Bruno Mars. Mais outre cette ressemblance physique frappante, c’est dans l’univers du chanteur américain que Robin a puisé ses sources d’inspiration pour offrir ce 13 décembre son premier album, Pour de vrai. À l’occasion de sa sortie, L’Éclaireur a rencontré ce nouveau talent émergent de la musique.
Dans quel état d’esprit êtes-vous maintenant que l’album sort ?
Ça fait tellement longtemps qu’on travaille sur l’album que c’est un peu compliqué pour moi de réaliser. J’ai l’impression qu’il a toujours été là, je suis très excité. J’ai hâte qu’il sorte, car je l’ai beaucoup écouté. J’ai hâte d’avoir les retours du public. J’ai forcément eu le retour de mes proches, mais maintenant j’ai envie de le faire écouter au plus grand nombre.
Le public va enfin découvrir votre univers grâce à ce premier album. Comment le définiriez-vous ?
Je dirais que c’est un album qui représente bien mes deux premiers EP, mais dans lequel je prends une direction beaucoup plus pop, proche de la variété et des musiques urbaines. C’est ce qui est important pour moi. C’est assez frais comme sonorité, ce ne sont pas des choses que j’ai beaucoup entendues.
Comment s’est déroulé le processus créatif, à la fois sur la musicalité et sur l’écriture ?
La création de l’album a été particulière pour moi, parce que je sortais de mon COLORS. À ce moment-là, j’ai fait plein de choses qui m’ont mis sur le devant de la scène. J’étais un peu perdu dans ma façon d’aborder la musique. Je ne savais plus quel style je voulais vraiment faire. J’étais partagé entre l’urban, la pop et la soul. Je me suis donc dit qu’il fallait que je me rapproche le plus possible de ce que j’aimais, de ce qui me faisait le plus vibrer : la soul et la pop. J’ai essayé de faire quelque chose d’éclectique dans le sens où je savais qu’il y avait des gens qui m’avaient rejoint sur le COLORS et qui s’attendaient à des sonorités similaires. Je me suis dit que j’allais mettre une ou deux rythmiques modernes, mais j’ai quand même voulu ramener un peu ma musique, de la musique beaucoup plus instrumentale.
Quel a été le déclic dans ce processus ?
C’est une très bonne question. Ça peut paraître débile, car je suis jeune, mais plein de choses dans ma vie n’allaient pas ; que ce soit des complexes physiques, des complexes psychologiques, ou la santé mentale. Je me suis donc dit qu’il était hors de question que je fête mon 26e anniversaire avec les mêmes problèmes. J’ai donc changé mon mode de vie, je me suis mis à faire beaucoup de sport, j’ai repris la danse…
Une de mes principales sources d’angoisse et de mal-être, c’était que je n’arrivais pas à m’imposer dans ma musique et à faire la musique que je voulais exactement faire. Je devais toujours faire des compromis, que ce soit pour certaines personnes ou pour certains publics. J’étais toujours dans le compromis sous prétexte que je cherchais la célébrité. Aujourd’hui, grâce à Dieu, j’ai la chance de vivre de mon projet, en m’enlevant la pression financière ainsi que celle de la notoriété. Je me suis dit qu’il valait mieux que je sois 100 % moi-même, car si ça prend, je pourrais vraiment aimer ce que je fais, sans être frustré. Je veux surtout être heureux dans la vie !
Avant cet album, vous avez collaboré avec plusieurs artistes, notamment avec M. Pokora. Comment ceci vous a-t-il forgé ?
Il y a un featuring sur l’album, avec M. Pokora. C’était assez important pour moi dans le sens où on avait écrit une histoire humaine ensemble. Je voulais le remercier. Ceci étant dit, je ne cherche pas sans arrêt des collaborations. Disons que ça m’a permis justement de me rendre compte de ça : faire des featurings, c’est super, mais si c’est faire des collaborations pour faire des collaborations, il n’y a pas vraiment d’intérêt. Avant, j’étais sans arrêt à la recherche de nouvelles collaborations et quand je me retrouvais face à un refus, j’étais forcément frustré. Aujourd’hui, je me suis libéré de tout ça, je fais ma musique tout seul, et si des personnes souhaitent collaborer avec moi, elles viendront à moi. C’est peut-être en ça que j’ai changé au fil des expériences.
Comment s’est déroulée la collaboration avec M. Pokora ? Comment définiriez-vous votre relation ?
Je n’emploierais pas le mot mentor, mais c’est quelqu’un qui a vu en moi des choses que moi-même je ne voyais pas ; des talents d’auteur et de compositeur à l’époque où je n’étais pas vraiment sûr de mes compétences. Il les a vus et il m’a donné ma chance en me laissant l’écriture de son album, Épicentre. Depuis, on a gardé une relation de grand frère et de petit frère : il m’a emmené dans sa tournée en première partie. Il m’a donné beaucoup de conseils sur plein de choses, plein de bienveillance, sans jamais rien attendre en retour.
Quand je lui ai fait écouter l’album et qu’il a absolument voulu poser sur le morceau Zéro par mois, j’étais super content et flatté, parce que dans ce milieu-là il y a beaucoup de gens qui vous parlent, sans que l’on sache ce qui est vraiment vrai. On vient tous avec notre épée de Damoclès sur la tête, dans le sens où on craint tous que tout s’effondre du jour au lendemain. Le fait de pouvoir compter sur quelqu’un du début jusqu’à la fin, ça donne beaucoup de force. C’est agréable d’avoir des gens qui sont droits et qui sont fiables dans ce milieu.
En parlant du milieu justement, comment vivez-vous cette notoriété naissante ?
Je le vis bien, ou du moins j’essaie de ne pas trop le vivre dans le sens où j’essaie de rester hermétique à cela. Je n’en suis pas non plus au stade où quand je sors de chez moi, c’est l’enfer. Même s’il y a des gens qui me reconnaissent parfois et que c’est agréable, ça ne va pas plus loin que ça. J’essaie de conserver une vie simple en continuant de faire des choses qui me font kiffer, comme aller en cours de danse.
Je ne vais pas commencer à faire ma star, car c’est important de rester accroché à cette vie normale. De toute façon je ne suis personne, j’ai deux yeux, un nez, une bouche… On est tous les mêmes, donc je vais pas commencer à jouer la star juste parce que j’ai plus de 30 000 abonnés. Ça ne veut rien dire.
Vous êtes également danseur. En quoi la danse influence-t-elle votre musique ?
La danse influence ma musique surtout dans les rythmiques et dans les instrus. Quand je crée des choses et que tout de suite je peux me projeter sur une chorégraphie sur scène, ça aide. Après, pour la création musicale, je n’y pense pas forcément quand je suis en studio. J’essaie vraiment de séparer les deux parties de mon cerveau avec d’un côté la danse et de l’autre la musique. C’est important de bien les dissocier, sinon je risque de faire une musique où il n’y a que des mises en place, des choses faites pour danser, et ça n’a plus vraiment de sens.
Pourra-t-on tout de même s’attendre à des tableaux dansés sur scène ?
Évidemment, c’est totalement l’objectif !
Comment appréhendez-vous la scène justement ?
L’idée, c’est de faire vivre l’album en tournée et devant un public, selon ce qu’il est possible de faire, car ça ne dépend pas que de moi. Si ça dépendait de moi, je ferais 200 dates d’affilée. Il faut encore que tout soit réglé, que les énergies soient bonnes, que les tourneurs veuillent bien tourner, que les salles nous acceptent, et que les festivals nous programment. Il y a tellement de choses qui rentrent en ligne de compte !
Comment pouvez-vous expliquer le titre de l’album ? Pourquoi avoir choisi ce titre-là ?
J’ai écrit un titre pour l’album, Pour de vrai, qui est le titre éponyme. Je me reconnais beaucoup dans ce morceau. C’est un peu lamentable de se dire qu’on est tout le temps en train de se cacher derrière des choses alors qu’il faudrait juste qu’on soit nous-mêmes. Je l’ai écrit comme ça, sans me poser la question. Plus tard, je me suis rendu compte que sur Instagram je m’appelais “Robin pour de vrai” ! Je n’y avais pas pensé. Du coup, j’ai fait le petit lien et j’ai trouvé ça logique de nommer mon premier album ainsi. Je suis comme “pour de vrai” dans cet album.
On connaît tous les discours des artistes qui tendent à dire qu’à chaque album on est au plus près de nous-mêmes, encore plus qu’avant ! En tout cas, ce qui est sûr c’est qu’aujourd’hui l’album que je vais sortir est un album qui me ressemble énormément, donc c’était important pour moi de l’appeler Pour de vrai. Peut-être que ça changera avec le temps, mais, actuellement, c’est ce qui me représente le plus.
Avez-vous une chanson avec laquelle vous avez un lien plus fort sur cet album ?
C’est un peu choisir entre son père et sa mère. Musicalement parlant, je n’ai pas vraiment de préféré parce que tous les morceaux ont musicalement quelque chose qui me touche beaucoup. Après, si je peux être honnête, je dirais que c’est le dernier son de l’album, qui s’appelle L’Étang, parce que c’est un morceau qui est en hommage à une personne que j’ai perdue dans ma vie et qui était très importante pour moi. Je sais que ce n’est pas la musique qui va le mieux marcher parce que c’est quelque chose d’un peu spécifique et plus personnel, mais c’est important de livrer ce message sur l’album.
On vous dit que vous ressemblez beaucoup à Bruno Mars. Que pensez-vous de cet artiste et de cette comparaison parfois amusante ?
Bruno Mars est une de mes grandes inspirations, voire la plus importante. J’adore son côté multitâches : producteur, chanteur, danseur… ça m’inspire beaucoup. C’est quelque chose dont j’essaie vraiment de me rapprocher. Au-delà de ça, j’essaie d’être la meilleure version de moi-même, donc c’est logique d’aller vers ce genre de profil parce que musicalement j’adore ce qu’il fait. J’adore aussi comment il danse, ses productions. C’est normal que ma musique s’inspire de lui.
Après, j’ai plein d’autres inspirations, Justin Bieber, Ariana Grande… J’aime aussi beaucoup le groupe The 1975. Mais Bruno Mars est tout de même capable de me mettre une grande claque. Même quand il compose pour d’autres artistes, comme Adèle, il nous met une claque !