Révélé au grand public grâce à Dix pour cent, Nicolas Maury est bien plus qu’un acteur fantasque. Entre audace, sensibilité et talent protéiforme, il s’impose comme l’une des figures les plus singulières de la scène artistique française. Avec Ça, c’est Paris ! et ses projets de réalisation, il continue de surprendre.
Ça, c’est Paris ! se poursuit ce soir sur France 2, avec deux nouveaux épisodes. Plongée dans l’univers feutré et tumultueux d’un cabaret parisien, la nouvelle série de Marc Fitoussi déploie ses plumes et ses paillettes pour raviver la magie de ces lieux mythiques.
Dans le rôle d’Adrien, un directeur artistique aussi névrosé que flamboyant, Nicolas Maury s’impose comme l’un des joyaux du casting. Ce personnage excentrique évoque inévitablement Hervé, l’assistant fantasque qui l’a révélé au grand public dans Dix pour cent. Pourtant, l’acteur ne se contente pas de jouer les figures hautes en couleur : il redéfinit sans cesse son art, à l’image de son parcours atypique.
Du Limousin au Conservatoire, la naissance d’un artiste
Né en 1980 à Saint-Yrieix-la-Perche, petit village de Haute-Vienne, Nicolas Maury a très tôt ressenti l’appel des projecteurs. Fils d’un directeur de pompes funèbres, il grandit loin des univers artistiques, mais trouve dans le théâtre une échappatoire.
À 12 ans, il monte sur scène pour la première fois et, dès la seconde, rejoint une option au lycée Léonard-Limosin de Limoges. Cette passion le conduit au Conservatoire de Bordeaux, puis au prestigieux Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris, où il se forme auprès des plus grands.
Loin d’être une trajectoire linéaire, ses débuts sont marqués par une alternance de drames et de comédies. En 1998, à 18 ans, il apparaît pour la première fois au cinéma dans Ceux qui m’aiment prendront le train, sous la direction de Patrice Chéreau.
Le jeune acteur fait ensuite ses armes avec des réalisateurs comme Philippe Garrel (Les Amants réguliers) et Emmanuelle Bercot (Backstage). À l’écran comme sur scène, il s’impose par sa capacité à incarner des personnages complexes, souvent à la lisière du burlesque et du mélancolique.
L’ère Dix pour cent, un rôle culte
C’est en 2015 que le vent tourne véritablement pour Maury. Dans Dix pour cent, il campe Hervé André-Jezak, un assistant d’agent aussi loyal qu’extravagant. Avec ses répliques piquantes et son humour tendre, Hervé devient un personnage culte de la télévision française. Un rôle que Maury a vécu comme une épreuve autant qu’une consécration : « Le personnage d’Hervé est tellement fort qu’à un moment, je suis devenu sa marionnette », confiait-il récemment auprès de Télé-Loisirs.
Avec Ça, c’est Paris !, Maury retrouve un personnage mêlant névroses, flamboyance et une certaine vulnérabilité, une marque de fabrique chez l’acteur. Adrien, directeur artistique d’un cabaret au bord du gouffre, incarne le cœur battant d’une entreprise désespérée : redonner vie et éclat à un lieu chargé d’histoire.
Aux côtés d’Alex Lutz et Charlotte de Turckheim, Maury livre une performance nuancée, capturant avec brio les tensions et les éclats d’un univers où modernité et nostalgie s’entrelacent. « J’aime les personnages qui traversent leurs désastres », confiait-il auprès du magazine.
En parallèle, une carrière de réalisateur
Mais l’acteur ne se limite pas à briller devant la caméra. En 2020, il réalise Garçon chiffon, un film sensible, intime et autobiographique, porté par Nathalie Baye, où il explore des thèmes qui lui sont chers : la fragilité et l’acceptation de soi.
Ce premier long-métrage, salué pour son audace, marque le début d’une carrière de réalisateur. Il la poursuit aujourd’hui avec Les Saisons, une série en préparation pour Arte, qui explore une histoire d’amour triangulaire entre Camille, Alexandre et Martin, sur les plages d’une station balnéaire de Vendée. Sa sortie est prévue pour 2025.